Le temps du mea culpa pour les Hospices civils
Le temps du mea culpa pour les Hospices civils
L'injection anti-covid dont a bénéficié Henri Grethen est visiblement la goutte de trop. Alors qu'au total 47.515 doses ont été administrées dans le pays en plus de dix semaines de campagne vaccinale, voilà l'affaire portée devant la justice à l'initiative de Sven Clement. Le député Pirate jugeant scandaleux que d'aucuns aient pu se soustraire au phasage établi par le ministère de la Santé pour obtenir un vaccin avant leur tour. Après les cas révélés aux hôpitaux Robert-Schuman, des incertitudes flottant autour des choix du Centre hospitalier du Nord d'Ettelbrück, la suspicion se porte cette fois sur l'organisation des Hospices civil de la Ville de Luxembourg.
Et vingt-quatre heures après la révélation des faits, l'institution a réagi. Communiqué sobre mais direct : «Le président de la Commission administrative (NDLR: en l'occurrence Henri Grethen lui-même) et la direction des Hospices civils s'excusent pour la vaccination» de celui qui fut, notamment, ministre de l'Économie et des Transports dans le gouvernement Juncker, de 1999 à 2004. Comme si faute à moitié avouée était alors à moitié pardonnée...
Alors qu'à eux seuls l'ensemble des hôpitaux luxembourgeois ont pu déjà distribuer 13.401 vaccins, les Hospices battent ainsi leur coulpe rappelant que depuis le début de la crise, ils ont «toujours veillé à protéger les personnes vulnérables qui résident dans leurs institutions ainsi que l'ensemble de leur personnel (y inclus de leurs sous-traitants)». Surtout, la déclaration faite ce mardi précise que les Hospices civils de la Ville de Luxembourg n'ont voulu priver ni les résidents, ni d'autres particuliers de leur droit à la vaccination».
Reste que la ministre de la Santé se serait bien passée de cette polémique à l'heure où les laboratoires peinent à livrer suffisamment de flacons anti-covid au Grand-Duché comme ailleurs en Europe. Paulette Lenert a d'ores et déjà réclamé à chaque centre hospitalier de lui donner le détail des personnes ayant bénéficié, depuis le 28 décembre, d'une injection anti-covid. Cela afin de savoir si d'autres passe-droits avaient pu être indûment accordés.
Car même s'il est âgé (70 ans), le ministre Grethen n'aurait pas dû être vacciné si précocement. Et son explication (une «présence régulière» dans les structures destinées à l'accueil des personnes âgées et des personnes handicapées) reste d'autant moins audible que des professionnels exposés (comme les salariés des pompes funèbres) ou les sans-abris se voient refuser l'accès au précieux sérum.
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