Le télétravail ne doit pas empêcher de rester actif
Le télétravail ne doit pas empêcher de rester actif
Pour rester en forme, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande de marcher 10.000 pas par jour, soit l'équivalent de six kilomètres. Sauf que si cet objectif semble déjà compliqué à atteindre en temps normal, il s'annonce encore plus ambitieux actuellement, pandémie oblige. Conséquences indirectes du confinement et de l'extension du télétravail, l'activité physique dans la population active peut parfois se réduire à peau de chagrin.
Si aucune étude n'existe à ce jour sur le travail à domicile et le manque d'activité physique au Luxembourg, les professionnels de santé s'accordent en revanche sur les effets néfastes de ces comportements sédentaires. A en croire les conclusions de l'analyse réalisée en France par l'institut national de recherche et de sécurité des maladies professionnelles (INRS), ces derniers entraînent notamment des «désordres physiologiques» et «des perturbations métaboliques» qui pourraient être observés «dès les premières semaines».
Comprenez une prise de poids plus ou moins conséquente, liée à «une moindre activité et une augmentation des apports caloriques», alerte le Dr Bruno Pereira, cardiologue et membre de l'AMMD qui a pu observer le phénomène chez certains de ses patients en télétravail. Dans certains cas extrêmes, cette sédentarité forcée par les circonstances sanitaires peut même aboutir à «une surcharge pondérale, voire une obésité».
Mais le problème ne se limite pas à quelques kilos en trop. Car ceux-ci peuvent entraîner «l'apparition d'une hypertension artérielle, d’un diabète de type 2 ou d’une hypercholestérolémie». Autrement dit, autant de facteurs de risque cardiovasculaire qui augmentent alors «la probabilité à moyen et long terme d’un infarctus du myocarde ou d’un accident vasculaire cérébral.». Or, au Luxembourg, les maladies cardiovasculaires représentent la première cause de décès avec 30,8% en 2017.
Rester «physiquement actif»
Si elle partage ce constat, le Dr Nicole Majery, médecin du travail au sein de l'Inspection du travail et des mines, alerte quant à elle sur l'apparition de maux de dos. «Si vous ne bougez pas assez, vous n'avez pas une musculature abdominale ou dorsale adaptée», prévient-elle. Mais les risques, ajoute-t-elle, sont également «plus indirects».
Bien qu'il ne soit pas visible dans l'immédiat, le danger ne doit néanmoins pas être sous-estimé. Le risque de «développer des cancers» est ainsi réel, prévient le docteur Majery. En particulier, du sein, ce qui a été «assez bien prouvé». Selon l'OMS, le manque d'activité physique serait en effet responsable de 21 à 25% des cancers du sein.
Pour limiter les effets de la sédentarité, les professionnels du secteur médical recommandent donc de bouger. «Ça ne veut pas nécessairement dire pratiquer un sport», rassure néanmoins Nicole Majery. Selon le docteur, «c'est aussi prendre les escaliers, marcher pour aller faire ses courses...». Autrement dit, «mettre du mouvement dans sa vie quotidienne».
Car l'enjeu est donc de taille. Selon l'OMS, près de 3,2 millions de personnes meurent chaque année dans le monde en raison d'un manque d’exercice, faisant de la sédentarité l'un des dix facteurs de risques de décès les plus importants.
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