Le télétravail, le vrai-faux ami de l'environnement?
Le télétravail, le vrai-faux ami de l'environnement?
Réduction du trafic routier, suppression des temps de trajet ou encore meilleur équilibre entre vie professionnelle et familiale... Le télétravail est vanté par le gouvernement comme une solution d'avenir. Mais il n'en possède pas moins quelques zones d'ombre. Outre les divers troubles de santé et le rallongement du temps de travail qu'il engendre, son impact sur l'environnement ne serait en effet pas négligeable. Le digital constituant lui aussi une forme de pollution.
Car bien qu'immatériel, le numérique implique un passage par une logistique bel et bien réelle. Qu'il s'agisse d'une requête web, de l'envoi d'un message ou du téléchargement d'un document, une donnée parcourt en moyenne 15.000 km, soit l'équivalent de deux fois la distance entre Luxembourg et Miami.
Un e-mail produit 4g de CO2
Plus concrètement, chaque donnée transite par des Data Centers avant d'être réceptionnée. Or, ces centres de données doivent être refroidis en permanence pour éviter tout risque de détérioration de ses infrastructures... consommant une quantité importante d'électricité.
Si envoyer un email peut apparaître comme un geste anodin, la réalité est donc tout autre. Selon l'organisation Carbon Literacy Project, un e-mail standard génère ainsi environ 4g de CO2, une newsletter 10g de CO2 et envoyer une photo de 1 Mo à dix amis équivaut à parcourir 500 mètres en voiture. Or dans le monde, près de dix milliards de courriels sont ainsi échangés chaque heure.
Malgré ces zones d'ombre, pour Greenpeace, le télétravail reste «un élément indissociable du développement durable de l’organisation d’entreprise». Bien que l'ONG réfute l'idée d'«une solution miracle». Selon Esther Wildanger, porte-parole de l'entité luxembourgeoise, il reste en effet nécessaire de conserver «un regard critique sur la digitalisation qui entraîne une pollution numérique».
Mais alors que le gouvernement entend faire du digital sa priorité dans les années à venir, la question reste donc de savoir si un équilibre pourra être trouvé entre les avantages et les inconvénients d'un tel développement. Mais surtout, si le gouvernement pourra respecter son engagement de réduire de «50-55%» les émissions polluantes d'ici 2030.
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