Le téléphone au volant vous coûtera bientôt 4 points
Le téléphone au volant vous coûtera bientôt 4 points
L'inattention est considérée comme la deuxième cause d’accidents mortels et graves d’après plusieurs études européennes. Cette inattention résulte majoritairement de l'utilisation du téléphone portable au volant. Dans l'optique de renforcer encore davantage la lutte contre l’insécurité routière, le ministre de la Mobilité François Bausch (déi Gréng) planche sur tout un paquet de mesures qui s'inscrivent dans le cadre d'un plan d'action «Sécurité routière (2019-2023)».
Le ministère explique que malgré la baisse des accidents mortels ainsi que des accidents avec des blessés graves, il y a toutefois lieu de «ne pas lâcher prise». En effet, la volonté du ministère de la Mobilité est très claire: atteindre la «Vision zéro». En d'autres termes: plus aucun mort et aucun blessé grave sur nos routes. Un objectif ambitieux, presque utopique mais François Bausch compte en tout cas se donner les moyens d'y arriver.
Et parmi les mesures annoncées, l'une risque de faire frémir ceux qui ont tendance à utiliser trop souvent leur téléphone au volant. En effet, le Luxembourg souhaite se mettre sur un pied d’égalité avec les pays limitrophes qui prévoient des sanctions beaucoup plus sévères sans aucune exception quelconque. «Il est, dès lors, proposé de reformuler les infractions relatives à l’utilisation par le conducteur d’un équipement téléphonique ou de tout autre appareil doté d’un écran allumé et d’y interdire toute utilisation, dès que le véhicule conduit est en mouvement», peut-on lire dans le projet de loi.
De deux à quatre points retirés
Ainsi, il est prévu d’augmenter le nombre de points retirés dans le cadre d'une utilisation d'un téléphone au volant de 2 à 4. Une mesure nécessaire selon le ministre Bausch. «Bien qu’il prévoie plusieurs mesures, celle concernant le téléphone me semble l’une des plus importantes. En effet, nos statistiques démontrent que la distraction est en train de rattraper la vitesse et l’alcool en ce qui concerne la cause d’accidents graves et mortels. D’où l’importance d’agir dans ce domaine», dit-il.
Si cette mesure a déjà été annoncée à plusieurs reprises, il semblerait que celle-ci entrera en application de manière officielle l'année prochaine. Contacté, le ministère de la Mobilité nous explique que le projet de loi a été déposé à la Chambre des députés le 25 mars dernier, il y a peu donc. «Nous sommes maintenant en attente de l’avis du Conseil d’Etat. Il est prévu de soumettre au vote le projet de loi fin 2022, début 2023. Le projet prévoit également un avertissement taxé de 250 euros, en plus des quatre points en moins», explique le ministère qui précise qu'il ne s'agit que de propositions et que le Parlement devra encore les approuver.
Pas qu'au Grand-Duché
Le phénomène de l'utilisation du téléphone au volant est également constaté dans les autres pays de l’Union européenne. Toutefois, les accidents déclenchés par l’utilisation d’un téléphone portable ou une tablette au volant sont malheureusement difficiles à prouver. «Cependant, en analysant les statistiques relatives à la déduction des points suite à l’utilisation d’un téléphone portable au volant, l’on doit constater que ceci pose un réel problème pour la sécurité routière», estime le projet de loi.
De son côté, l'ASBL «Sécurité Routière Luxembourg» ne peut que se réjouir d'un possible durcissement de certaines mesures. «Pendant de longues années, le Luxembourg a été à la traîne sur les mesures. On n'avait pas le permis à points, on manquait de radars, on était trop permissif sur l'alcool au volant. Désormais, nous avons des mesures similaires à celles des pays voisins et cela nous a permis de renverser la tendance et de garder des chiffres d'accidents stables», explique Isabelle Medinger, directrice de l'ASBL. «Il est clair que le risque de perdre 4 points sur son permis incitera les automobilistes à ne pas se montrer au-dessus des lois.»
Les conducteurs sous influence dans le viseur
Parmi les autres mesures qui seront soumises au Parlement, on notera des sanctions plus sévères pour les infractions en relation avec un chargement non conforme, non sécurisé. De plus, le projet de loi vise une modification concernant le retrait immédiat du permis de conduire. Jusqu’à présent, le retrait immédiat n’est prévu que pour les infractions relatives à la vitesse et à l’alcool. Alors que la conduite sous l’influence de drogues ou de substances médicamenteuses à caractère toxique, soporifique ou psychotrope est, ces dernières années, une cause d’accident de plus en plus fréquente.
C'est ainsi que le ministère souhaite retirer également de manière immédiate le permis de conduire à un conducteur qui roule sous l’influence de drogues ou de toute autre substance à caractère «toxique, soporifique ou psychotrope entravant ses aptitudes et capacités de manière à rendre dangereuse la circulation sur la voie publique».
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