Le stress post-traumatique sous contrôle
Le stress post-traumatique sous contrôle
(DH) - Si l'après-11 mai marque pour certains une nouvelle étape vers le retour à une vie quasi «normale», il n'en est pas de même pour les soignants qui n'envisagent pas de relâchement. Accompagnateur de malades en fin de vie, en soins intensifs ou en phase de réanimation, le personnel médical reste sous pression depuis de longues semaines et le stress post-traumatique apparaît partout comme une menace. A des degrés divers, mais «beaucoup moins chez nous», assure Mareike Bönigk, en charge de la cellule de crise mise en place par le ministère de la Santé.
Et si de récentes études sur la pandémie de covid-19 en Chine, et particulièrement à Wuhan, ont montré que 72% des soignants avaient éprouvé des symptômes de détresse, le personnel médical exerçant au Grand-Duché semble préservé. «Certes, la mort fait partie du quotidien d'un hôpital, mais les proportions, la rapidité avec lesquelles les patients décèdent et la difficile présence des familles peuvent générer un sentiment de déshumanisation», révèle un clinicien du secteur privé. «Sentiment qui peut apparaître traumatisant», admet-il en précisant «qu'aucun membre du personnel exerçant au Luxembourg» ne l'avait contacté.
Pour faire face à d'éventuels appels à l'aide du personnel soignant, les quatre cliniques du pays ont pris les devants. «Une procédure avait été mise en place pour soutenir à la fois familles et soignants», indique Mareike Bönigk.
A commencer par la hotline (tél.: 8002 8080), en service dès le 31 mars, et véritablement prise d'assaut. Mais, ce qui peut paraître paradoxal, très peu de demandes ont émané du secteur médical. Trois raisons expliquent ce phénomène d'après Mareike Bönigk. En premier lieu, parce que les équipes sont «fort bien formées», explique-t-elle . «Et cet aspect psychologique fait partie de leur bagage.» «Deuxièmement, en raison des procédures adoptées au sein des hôpitaux avec la présence constante de collègues psychiatres et psychologues à leurs côtés. Et au final, parce que la situation n'était finalement pas si grave.»
En définitive, le Luxembourg semble avoir pris le plus grand soin de ses soignants, même si les données concernant le personnel frontalier s'étant adressé à un service spécialisé dans leur pays de résidence restent difficilement quantifiables.
Alors que certains spécialistes annoncent une recrudescence des infections, le Grand-Duché apparaît ainsi paré à gérer une éventuelle deuxième vague de l'épidémie de coronavirus. Du côté des patients, comme du personnel soignant. «Sur ce que j'ai vu et étant donné notre préparation, nous éviterons le pire», insiste la responsable de la cellule de crise.
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