Le stock national de sécurité sous bonne garde
Le stock national de sécurité sous bonne garde
Pas de réserve, pas de réactivité. S'il est une leçon que les autorités ont tirée de la première vague covid, c'est la nécessité de disposer d'un stock médical pouvant être ponctionné en un claquement de doigt. A ce titre, au printemps, le gouvernement via le stock national déjà en place et des achats rapidement menés a pu distribuer quelque 60 millions de masques à la population mais également aux salariés sortant prioritairement du confinement (bâtiment par exemple), et aux professionnels de santé qui pouvaient en manquer cruellement face au covid-19.
Ainsi, brusquement, le ministère de la Santé a dû non seulement penser à réorganiser les services de santé du pays pour prendre en charge les effets de la pandémie naissante mais garder constamment un œil sur le solde des accessoires disponibles pour les hôpitaux comme les services de soins à domicile ou les maisons de retraite. Et il est ici question de réapprovisionnements colossaux effectués dans un contexte d'offres et demandes particulièrement tendu. En quelques mois, le Luxembourg s'est ainsi doté de 90 millions de masques, 34 millions de gants, 2,5 millions de tenues de protection (type Tyvek) supplémentaires.
«Aujourd'hui, nous pouvons estimer avoir des réserves suffisantes pour faire face à quatre mois de crise», jauge le Dr Philippe Turk. C'est lui qui a été choisi pour présider la toute nouvelle asbl dite des «hôpitaux aigus» choisie par la direction de la Santé pour veiller à l'état du stock stratégique de produits de santé. «Le rôle consistant non seulement à veiller aux quantités disponibles à tout moment, mais surtout à la validité de certains de ces accessoires dont la conservation n'est pas éternelle.»
La mission a été confiée au médecin par les quatre centres hospitaliers du pays à l'origine de cette association : CHL, Emile-Mayrisch, Centre hospitalier du Nord et Hôpitaux Robert-Schuman. Présent depuis six mois dans la cellule de crise ministérielle mise en place autour de Paulette Lenert (LSAP), le Dr Turk a dirigé la clinique Zitha à Luxembourg. «Mais là, je me retrouve à gérer quelque chose comme 1.500 palettes de matériels divers, d'équipements de protection individuelle mais également des médicaments ou appareillages.»
Caverne d'Ali Baba
Soit non seulement près de 27 millions de masques mobilisables à tout moment, mais aussi des gants, des blouses sondes ou des respirateurs artificiels. Pour ce dernier matériel, par exemple, 152 modèles supplémentaires ont été commandés les mois passés, et déjà 72 sont venus renforcer les dispositifs en place dans les services de soins intensifs du pays. Et puis il y a aussi limes, pipettes, compresses, consommables divers... Bref, une caverne d'Ali Baba ô combien précieuse actuellement.
«L'intéressant est de pouvoir utiliser ce stock pour répondre à la fois aux besoins quotidiens actuels de l’ensemble du secteur hospitalier et de la COPAS, tout en mettant de côté suffisamment d'accessoires en cas de nouvelle crise», analyse Philippe Turk qui ne devrait donc pas manquer de travail pour les jours, semaines et mois à venir...
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