Le Statec prévoit bien un nouvel index au 4e trimestre 2022
Le Statec prévoit bien un nouvel index au 4e trimestre 2022
Le contexte conjoncturel s'assombrit progressivement en Europe et laisse entrevoir une deuxième partie d'année plus difficile, c'est ce qui ressort de la dernière note de conjoncture du Statec. L'institut a fait part de nouvelles assez optimistes, mais aussi plutôt pessimistes concernant les mois à venir.
Rayon bonnes nouvelles, le PIB de la zone euro a continué de progresser au 2e trimestre 2022, de +0,6% sur un trimestre (après +0,5% au 1er trimestre). «Ce résultat constitue plutôt une bonne surprise, car les résultats des enquêtes de conjoncture témoignaient d'une dégradation de la confiance des entreprises au cours du printemps», précise l'institut, qui ajoute que pour le Luxembourg, les chiffres du PIB pour le 2e trimestre ne seront disponibles qu'en septembre.
Qu'en est-il au niveau des prévisions concernant l'inflation, paramètre qui sera déterminant dans le cadre des futures mesures d'aides annoncées à demi-mot par Xavier Bettel? En zone euro, les plus récentes prévisions des institutions internationales tablent sur une inflation de 7,2% en 2022 et 4% en 2023. Au Luxembourg, le Statec anticipe 6,6% cette année et 5,3% l’année prochaine. «Selon ces prévisions, une nouvelle tranche indiciaire serait déclenchée au 4e trimestre de 2022», annonce le Statec.
Un nouveau repli en vue dans le secteur financier
Toutefois, selon ce dernier, le secteur financier est susceptible d'afficher un nouveau repli sous l'effet de la dégradation de l'environnement boursier sur cette période. «L'industrie et la construction, vu l'orientation légèrement négative de la production au printemps, ne devraient pas non plus contribuer positivement à l'évolution de la valeur ajoutée sur ce trimestre», explique le Statec.
D'un autre côté, pour les services non financiers, malgré la baisse de confiance enregistrée depuis mai, les données de chiffre d'affaires en volume du 2e trimestre montrent des tendances qui demeurent favorables, notamment pour les services aux entreprises, les transports, l'Horeca et le commerce de gros. Pour les autres composantes du commerce, la situation est plus difficile. Le volume des ventes au détail a reculé sur 3 mois consécutifs d'avril à juin, en écho à la baisse de la confiance des consommateurs, conséquence directe de l'inflation. Les ventes de voitures particulières demeurent quant à elles contraintes par l'offre limitée des constructeurs.
Toujours dans les mauvaises nouvelles, la production industrielle continue à montrer peu d'entrain cette année. Sur les six premiers mois de 2022, elle affiche un repli de 0,7% sur un an au Luxembourg (contre +0,2% pour l'ensemble de la zone euro). «Au Luxembourg, cette nouvelle baisse de moral, qui passe par une dégradation des carnets de commandes et une remontée des stocks, est particulièrement prononcée pour les acteurs de la métallurgie, des produits informatiques et électroniques et du textile», détaille le Statec.
Une baisse des demandes de crédits
Au second trimestre, les nouveaux crédits immobiliers octroyés par les banques du Luxembourg ont diminué de 18% sur un an pour les contrats à taux fixe alors que les contrats à taux variable ont progressé de 5,4%. La différence se creuse entre les taux fixes à long terme et les taux variables à court terme. «D'après l'enquête sur le crédit bancaire menée en juillet, la demande de prêts immobiliers diminue au Luxembourg et en zone euro en raison d'une baisse de la confiance des consommateurs, des perspectives moins favorables sur le marché de l'immobilier et du resserrement des critères et des conditions d'octroi».
De plus, le taux de change réel effectif (REER), un indicateur de la compétitivité des prix d'un pays, suit une tendance décroissante depuis 2021. Cette évolution est principalement expliquée par l'appréciation réelle du dollar et de la livre sterling vis-à-vis de l'euro ainsi que, plus récemment, par une accélération de l'inflation en Allemagne par rapport au Luxembourg.
L'Horeca proche de son niveau pré-covid
Enfin, il semblerait que le secteur Horeca se relève enfin de la crise sanitaire. «La levée des restrictions a permis à l'emploi de cette branche une reprise remarquable sur le début de 2022 (+8% sur un an sur les 6 premiers mois de l’année). Parallèlement, le nombre de chômeurs inscrits à l'ADEM issus de ce secteur d’activité continue à baisser. Toutefois, l'emploi dans l'Horeca (environ 5% de l'emploi salarié total) reste à la mi-2022 encore légèrement en dessous de son niveau pré-crise», se réjouit le Statec.
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