Le sort de Flavio Becca se jouera le 4 mars
Le sort de Flavio Becca se jouera le 4 mars
Détournement de fonds, blanchiment d'argent : voilà les deux motifs d'accusation qui ont valu cette semaine à Flavio Becca de comparaître devant le tribunal d'arrondissement de Luxembourg. A 58 ans, le géant de la construction luxembourgeoise risque 42 mois de prison, 250.000 euros d'amende et la confiscation de 324 montres de luxe, objet central de ce procès inédit. Jeudi, son avocat a plaidé le peu d'importance des faits reprochés.
Car si la veille le procureur Guy Breistroff s'était montré particulièrement rude sur le mis en cause, Maître Temime a tenté d'atténuer la responsabilité de son client. Soulignant d'emblée «M. Becca ne s'est pas du tout reconnu dans les remarques parfois très véhémentes du procureur». Le procès porte sur l'achat de 842 montres (d'une valeur d'environ 18 millions d'euros) et la question de savoir pour quel motif et qui a acheté ces accessoires de luxe.
Mais pour Me Temime, il convient de s'interroger sur deux autres points : qui a été lésé par ces achats et si son client a volé quelqu'un? Et de revenir sur le rôle supposé d'une filiale asiatique de l'empire de son client, Promobe Finance Hong Kong, qui selon lui ne servait pas de «poubelle pour les dettes de Becca», pour reprendre les termes du procureur.
Pour la défense, il ne saurait aussi être question de dissimulation, puisque l'achat des montres était documenté de manière transparente, comme l'a assuré l'un des deux témoins appelés à la barre. Me Temime réfute également l'idée que les entreprises de Flavio Becca aient été exposées à un risque particulièrement élevé par l'achat des montres. Et cela même si ce n'était pas vraiment leur activité principale.
Parmi les reproches balayés d'un revers de manche par l'avocat aussi, un point a aussi été fait sur les allégations de Me Grasso, représentant de la partie civile Ikodomos (une société appartenant à l'ancien partenaire commercial de Becca, Eric Lux). Pour cette société, certaines des filiales de Becca s'étaient contentées de revendre les montres achetées à Promobe Finance SPF à prix coûtant, au lieu de réaliser un bénéfice sur la transaction. Mais pour Me Temime, il n'y a là aucun préjudice condamnable, toutes les sociétés appartenaient à un même groupe.
182 contrôles fiscaux
Reste maintenant au juge à se faire une idée, et à signifier à Flavio Becca son éventuelle condamnation. Mais à l'issue de cette dernière audience, le credo qui planait était celui défendu par Me Temime : une décennie après le dernier achat, de montres, aucune des sociétés n’a fermé et le fisc luxembourgeois n’a rien eu à redire au terme de 182 contrôles fiscaux au sein de l'empire Becca qui a notamment la main sur le développement immobilier du quartier Cloche d'Or.
Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter de 17h.
