Le SNGPL refuse les cadres policiers non luxembourgeois
Le SNGPL refuse les cadres policiers non luxembourgeois
(MF) – Non exclue jusqu'ici, l'idée du ministre de la Sécurité Intérieure, François Bausch (Déi Gréng), de recruter des ressortissants de l'Union européenne pour étoffer les rangs de la police grand-ducale ne plaît absolument pas au Syndicat national de la Police grand-ducale (SNPGL).
Dans un communiqué daté de ce jeudi 16 mai 2019, le syndicat pose clairement les choses: «Un membre du cadre policier de la police grand-ducale doit parfaitement maîtriser notre langue maternelle pour des raisons opérationnelles évidentes», entendez maîtriser le luxembourgeois.
S'alignant sur la position du Syndicat professionnel de l'armée luxembourgeoise (SPAL) qui est opposé au recrutement de citoyens UE au sein de l'Armée luxembourgeoise, le conseil d’administration du SNPGL estime qu'«il faut absolument que les emplois qui comportent une participation, directe ou indirecte, à l'exercice de la puissance, publique et aux fonctions qui ont pour objet la sauvegarde des intérêts généraux de l'Etat, dont ceux des membres de la force publique, restent réservés aux citoyens de nationalité luxembourgeoise».
Les candidats ne manquent pas
Mais le fond du problème du recrutement «archiconnu qui date au moins de la réorganisation des forces de l’ordre en 1999» au sein de la police luxembourgeoise, est en réalité bien ailleurs développe le SNPGL. Chiffres à l'appui, le syndicat le dit clairement: «la police n'a aucun problème de manque de candidats souhaitant intégrer la police».
Des épreuves écrites de loin les plus difficiles au sein de toute l'administration gouvernementale
D'une part, le «réel problème» aux yeux du syndicat policier est qu'«il faut adapter les épreuves des examens concours à l’instar de ce qui a été fait pour le reste de la fonction publique».
Car «bien plus que la moitié des candidats échoue aux épreuves écrites !». Sur 257 candidats admissibles l'an passé, 57 ont finalement été admis à la formation professionnelle de base. Un an auparavant, en 2017, 96 candidats ont été admis à l'Ecole de police sur les 323 qui se sont présentés au départ. Ils étaient même 411 candidats à vouloir intégrer la police en 2016. Seuls 112 sont allés au bout.
Penser que des citoyens UE y réussiront est «illusoire»
«Si les candidats luxembourgeois actuels, qui disposent en majeure partie d’un diplôme de fin d'études secondaires, échouent aux épreuves écrites (quatre langues différentes) de l'examen d’un niveau de formation inférieur avec 5 années d'études secondaires, et de loin les plus difficiles au sein de toute l’administration gouvernementale, il est parfaitement illusoire de penser que des citoyens UE y réussiront», souligne le syndicat.
D'autre part, il faut «doter l'Ecole de police de moyens nécessaires pour pouvoir assurer la formation d’un nombre élevé de candidats». Le SNPGL juge qu'actuellement, «ni ces infrastructures, ni le cadre des formateurs ne sont adaptés pour accueillir un nombre de stagiaires supérieur à cent».
Selon les informations du syndicat plus de 250 candidats se seraient déjà inscrits pour le premier recrutement du groupe de traitement B1 au sein du cadre policier, le dernier délai étant fixé à ce dimanche 19 mai 2019. Et au syndicat de souligner qu'il n'a «aucun doute» que le nombre de candidats admissibles dépassera largement le nombre de postes et parle de 40 postes à pourvoir.
Pour le principal syndicat policier, «il est donc plus qu'évident que les problèmes d'effectifs de la Police grand-ducale ne seront pas résolus par une ouverture de ces postes aux ressortissants UE, bien au contraire».
