Le Sidor plongé sous un déluge de débris
Le Sidor plongé sous un déluge de débris
Il en vient de partout. Depuis vendredi et la fin des intempéries, autour des installations du Sidor, un incessant ballet de camions s'organise. «Du jamais-vu à ce niveau», reconnait le directeur du Syndicat intercommunal qui gère le seul incinérateur de déchets du pays. Ainsi, Patrick Christophory et ses équipes se retrouvent-ils en seconde ligne impactés par les inondations de ces 14-15 juillet. «En un rien de temps, nous avons vu doubler le nombre de véhicules entrants et les volumes à traiter.»
A peine l'eau se retirait-elle des principales zones sinistrées, le 16 juillet, que le Sidor a constaté le phénomène. «Un vendredi normal nous traitons de l'ordre de 680 tonnes de déchets ménagers, là nous étions passés à 800 t.» Et depuis cela n'a fait que s'amplifier : 1.137 tonnes reçues lundi (contre 527t en moyenne), 1.125 le lendemain (contre 600t) et ainsi de suite.
«Car l'installation d'incinération ne se contente pas de traiter les seuls rebuts de ses 34 communes membres du Sidor (sud et centre du pays), rappelle Patrick Goldschmidt, son président. C'est ici aussi qu'aboutissent les rebuts des habitants du Sigre et du Sidec; les deux zones qui ont le plus subi les crues donc.» Et alors que les particuliers et les collectivités envoient à la benne tous les biens dégradés par les eaux, c'est principalement vers Leudelange que ces tonnes de débris convergent. Plus de 250 camions par jour...
«Dans un premier temps, il a un peu fallu faire la police pour que ce qui devait entrer dans l'incinérateur soit bien adapté. Pas de métal, d'électroménager ou de bouteilles de gaz par exemple. Mais les communes ont vite su mettre en place un tri sélectif sur le terrain», indique le directeur du site. Un responsable soulagé que la structure métallique et les ressorts d'un vieux canapé détrempé ne soient pas venus bloquer la trémie de chargement du four géant.
Pour l'heure, il n'a pas été nécessaire d'adapter les horaires de fonctionnement de l'incinérateur. Mais qui sait? «Il est impossible de savoir quelle tendance va affecter l'arrivée de nouveaux déchets», indique Patrick Goldschmidt.
En effet, certains particuliers rentrent seulement maintenant de congés pour constater les dégâts. Ils vont commencer à débarrasser leur cave ou leur garage, commencer à enlever les détritus qui ont pu entrer sur leur pelouse. Donc nous n'en avons pas encore fini avec les conséquences des inondations.» Sans parler des gravats qui arriveront immanquablement avec les travaux de confortement ou de reconstruction nécessaires...
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