Le sexting expliqué aux ados et parents par une BD
Le sexting expliqué aux ados et parents par une BD
La version finale de la bande dessinée ne sera disponible qu'en décembre dans une version franco-allemande (recto-verso) mais ECPAT Luxembourg ne pouvait manquer ce lundi pour la lancer. Ce 18 novembre est la cinquième Journée européenne pour la protection des enfants contre l'exploitation et les abus sexuels, combat que l'ONG luxembourgeoise mène depuis 1995. A Bamako, à Katmandou mais aussi à Luxembourg.
Avec l'avènement de nouvelles pratiques déviantes liées aux échanges entre téléphones portables, l'association vient de relever un nouveau nouveau challenge: créer une BD, à vocation pratique, sur le sexting. C'est l'acte, aussi répandu chez les pré-ados et ados luxembourgeois qu'ailleurs dans le monde, d'envoyer des textes ou des photographies sexuellement explicites. On dit des «sextos».
«Pour les jeunes aujourd'hui c'est devenu plutôt normal d'envoyer des contenus sexuellement explicites à leurs copains-copines. Mais ça devient problématique lorsque la relation est finie et si la photo est partagée. Les victimes sont parfois extorquées. Quelqu'un leur demande de l'argent ou plus de matériel sexuel en faisant du chantage», explique Fabienne Becker, chargée de projet chez ECPAT Luxembourg.
Avec tout ce qu'il véhicule à travers les réseaux sociaux, les WhatsApp, Instagram et Snapchat en un temps record, le sexting devient très vite un problème ingérable pour la victime qui se sent trahie et ne sait plus vers qui se tourner. «Des jeunes sont souvent harcelés et ça devient très difficile de gérer la situation car psychologiquement c'est très lourd pour eux», résume Fabienne Becker.
Pour répondre à cette détresse mais surtout agir en amont, c'est-à-dire avant même que l'enfant ne reçoive un téléphone portable, ECPAT Youth Together, un noyau d'une dizaine de jeunes lycéens qui se sont emparés du sujet, ont travaillé sur le sexting avec un dessinateur luxembourgeois reconnu, Andy Genen.
Le groupe écume lycées et maisons de jeunes tout au long de l'année pour sensibiliser les mineurs de 11 à 18 ans. Très au fait de la pratique et des dégâts qu'elle peut engendrer, ce groupe est convaincu qu'«on peut tous aider quelqu'un quand on est bien informé» et qu'il faut idéalement le faire «de manière intéressante», résume sa porte-parole Serena Boukelmoun.
Le vecteur idéal a pris la forme d'une BD et d'Ella, sa super-héroïne. «C'était vraiment un très grand challenge. D'habitude c'est plus rigolo, plus léger. Cette fois c'était un travail sur un sujet très sérieux et la difficulté était de trouver le bon ton et trouver le juste milieu, sans trop en faire», résume Andy Genen.
A travers leur BD, tous ces acteurs, ont créé l'outil qui permettra «aux jeunes de passer le message à d'autres jeunes». A la fin de l'ouvrage, ECPAT donne des tuyaux concrets pour éviter d'être la victime du sexting ou pour réagir au mieux quand on se retrouve face au problème. Avec une liste concrète de sites et de numéros de téléphone pour en parler et avertir la section de la protection de la jeunesse de la police.
