Le service de cardiologie assuré jusqu'en mars au CHDN
Le service de cardiologie assuré jusqu'en mars au CHDN
Début octobre, le groupe cardiologique du Centre hospitalier du Nord (CHDN) informait mettre fin à ses activités à compter du 1er janvier. Cette nouvelle est intervenue, cinq jours après l'annonce de démission de six de ses médecins. Une question élargie a été posée par le CSV ce mercredi 23 novembre à la Chambre concernant la situation du service cardiologie. «La fermeture temporaire de la maternité d'Ettelbruck et les démissions des cardiologues montrent la fragilité du système de santé», a considéré la députée du Nord Martine Hansen.
La coprésidente du groupe CSV a notamment voulu savoir où en est le recrutement des nouveaux médecins qui doivent prendre le relais après le 31 décembre. Paulette Lenert (LSAP) a fait savoir qu'avec le préavis des médecins sur le départ, le service serait, en tout cas, fonctionnel jusqu'au mois de mars. «Il n'y a donc pas d'interruption du service, donc pas d'impact sur le transport de patients ou sur l'hôpital de Wiltz», a déclaré la ministre de la Santé en indiquant aussi que des recrutements étaient en cours. «Dans les services hospitaliers, il y a toujours des personnes qui viennent et partent», a encore ajouté l'intéressée.
Un «scénario purement hypothétique»
Elle a également expliqué que sur les huit cardiologues du CHDN, six ont décidé de partir: «Deux médecins ont choisi de partir pour des raisons privées et les quatre autres ont jugé qu'ils ne pouvaient plus travailler dans ces conditions.» Combien de cardiologues sont nécessaires pour faire fonctionner le service ? Pour Paulette Lenert, il revient à chaque hôpital de juger sur quel effectif il doit se reposer pour assurer ses «obligations pour un service».
La ministre a souligné à cet égard que le licenciement des six cardiologues n'entraînerait pas, dans l'immédiat, le transfert de davantage de patients du SAMU vers l'INCCI (Institut national de chirurgie cardiaque et de cardiologie interventionnelle), étant donné que les six cardiologues travaillent encore actuellement à l'hôpital. Les patients seraient transférés et traités à l'INCCI en raison de la nature de leur pathologie et non parce que le service de cardiologie n'est actuellement pas garanti à Wiltz. Dire que la cardiologie au CHdN ne serait pas opérationnelle est un «scénario purement hypothétique», a déclaré la ministre.
Marie-Ange, 67 ans, réside à Ettelbruck, et a des problèmes cardiaques. Elle a confié son inquiétude à Virgule.lu: «On est quand même dans une grande ville et on a un grand hôpital. Pourquoi les cardiologues veulent-ils partir? S'il m'arrive quelque chose dans la nuit ou n'importe quand, où est-ce que je dois aller?»
Le paiement des gardes
Ce mercredi, la députée Martine Hansen en a également profité pour pointer du doigt que la signature du projet pilote concernant le paiement des gardes s'était fait sans l'association des médecins et médecins-dentistes (AMMD): «Pourquoi cette convention a-t-elle été signée sans les médecins, alors que cela les concerne?»
Paulette Lenert a souligné que des négociations étaient en cours depuis un an et demi: «L'AMMD était également autour de la table. Beaucoup d'argent est en jeu et il s'agit d'une décision gouvernementale. Mais l'AMMD a refusé le montant de l'enveloppe proposé. J'ai donc pris la responsabilité de conclure cet accord avec le partenaire approprié (ndlr la Fédération des hôpitaux luxembourgeois). J'espère que ce sera une avancée pour que les médecins assurent leurs gardes.»
La ministre de la Santé a également fait valoir qu'il était important de trouver une solution nationale dans ce dossier pour maintenir l'attractivité du métier. L'AMMD a pour sa part jugé «intolérable» d'être écartée des négociations. Un avis partagé par plusieurs conseillers médicaux qui ont sollicité le président de la Chambre Fernand Etgen (DP) à prendre position sur leur analyse de la situation et «d'intervenir auprès du gouvernement dans le but de rétablir nos droits en matière de représentation syndicale».
Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter de 17h.
