Le satellite ESAIL toujours en salle d'attente

Jean-François COLIN

En raison de conditions météorologiques défavorables, le tir de la fusée européenne Vega prévu la nuit dernière depuis le Centre spatial de Kourou a été reporté «d'au moins 72 heures». A son bord, le troisième satellite produit par la société Luxspace de Betzdorf.

«L'espace vous apprend la patience.» Jochen Harms le directeur général de Luxspace ne croyait pas si bien dire en début de semaine. Initialement prévu en août 2019, puis successivement reporté à mars 2020 et à ce vendredi matin (3h51', heure de Luxembourg), le lancement du satellite ESAIL, troisième engin produit par la firme luxembourgeoise, est de nouveau ajourné. Cette fois, plus question de crise du coronavirus, mais une météo défavorable, et singulièrement des rafales de vent violentes, qui ont contrait la société Arianespace à «ne pas engager la phase finale des opérations de préparation du lancement».

Avec à son bord 53 microsatellites pour le compte de 21 clients - dont Luxspace -, la fusée Vega restera clouée sur l'aire de lancement guyanaise au moins jusqu'à lundi, 3h51' du matin (heure luxembourgeoise), «sous réserves de conditions météorologiques favorables». Ce vol doit marquer le retour de la fusée Vega depuis sa défaillance survenue à l'été 2019, qui avait entraîné sa destruction. Il représente un enjeu crucial pour l'Europe spatiale dans un marché en plein essor, où la concurrence fait rage notamment avec l'américain SpaceX.

Pour rappel, la mission du satellite ESAIL  consiste à repérer les bateaux en fonction de leurs émissions radio depuis l'espace pour le compte de l'Agence spatiale européenne. Ainsi, l'engin spatial permet aux autorités maritimes et gouvernementales ainsi qu'à l'industrie de surveiller les pêcheries, de gérer la flotte, de protéger l'environnement ou de contrôler la sécurité. Pesant plus d'une centaine de kilos, il est le plus grand jamais construit par la société établie à Betzdorf. A noter que parallèlement à ce lancement reporté, la société SES connaît un trou d'air social, et que l'affaire du satellite militaire Luxseosys fait pleuvoir des critiques sur le rôle de l'ancien ministre de l'Économie, Etienne Schneider.

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