Le sale tour joué au Parc merveilleux
Le sale tour joué au Parc merveilleux
«Avec un soleil pareil, un week-end d'avril comme celui que l'on vient de passer, nous aurions pu avoir 8 à 10.000 visiteurs.» Mais comme Marc Neu, chargé de direction du Parc Merveilleux de Bettembourg, les deux cents espèces rassemblées sur le site n'ont vu passer personne. Et voilà bien le genre de silence qui préoccupe plus les hommes qu'il ne dérange les animaux. A sept euros le billet d'entrée, chaque jour de confinement creuse un peu plus la trésorerie.
«Imaginez, poursuit Marc Neu. Pour les vacances de Pâques, nous serons toujours fermé. Soit près de 60.000 clients en moins, sans parler de la vente des tickets de manèges, moins les passages par la boutique, moins les boissons ou repas pris au restaurant...» Il est clair que l'impact de l'épidémie de covid-19 se fait lourdement ressentir en ce début de saison. Car si l'argent ne rentre pas, les dépenses elles courent toujours. Tous les saisonniers, une vingtaine, avaient leur contrat signé quand le confinement a été décrété. Il faudra donc assumer une partie de la rémunération de ces derniers. Cela même si la plupart ont d'ores et déjà été placés en chômage partiel.
30€ pour aider un suricate
Il faut aussi veiller à l'achat de la nourriture et des médicaments pour les pensionnaires du parc. Même si deux grandes surfaces cèdent régulièrement leurs fruits et légumes limites pour la vente, il faut encore trouver des tonnes de paille, de viande et autres plats pour satisfaire les appétits de toute la faune. «Visiteurs ou pas, il faut aussi que des équipes soient en place. Pour les soins aux animaux, l'entretien des enclos et le nourrissage. Il y a deux groupes de 15 salariés qui se relaient, semaine après semaine.» Là encore, l'argent pour les paies ne se trouvera pas sous les sabots d'un cheval.
Déjà, plusieurs particuliers se sont rapprochés des managers des lieux pour leur proposer leur assistance matérielle. Une solidarité inattendue et bienvenue. Mais il en faut plus encore pour franchir cette passe difficile. «C'est pourquoi nous insistons sur notre proposition ouverte à tous de parrainer un de nos animaux», indique Marc Neu. La formule, accessible en ligne, est simple : choisissez votre chouchou et offrez-lui un don. De 30 euros pour aider un suricate à 300€ pour un crocodile : il y a l'embarras du choix.
Cette aide, le Parc merveilleux y croit ferme. Comme dans les contes de fée qu'il met en scène sur ses 25 hectares. «Nous en avons besoin aujourd'hui, et demain certainement, indique ainsi le chargé de direction. Car, comme l'a dit le Premier ministre, le déconfinement se fera petit à petit. Et il y a fort à parier que nous serons parmi les derniers sites accueillant du public en nombre à rouvrir.» Pas faux. Alors si, demain, vous voulez encore découvrir les espèces protégées comme le sapajou jaune ou le canard de Meller dans les bois de Bettembourg, un conseil : jouez les colibris et apportez votre goutte d'eau pour éteindre la crise qui menace.
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