Le retour d'expérience autour du cannabis tarde à venir
Le retour d'expérience autour du cannabis tarde à venir
Si plusieurs centaines de patients ont officiellement recours au cannabis médical pour soigner leurs maux, les effets de cette thérapie restent à ce jour méconnus. Et le resteront encore quelques mois, indique jeudi le ministère de la Santé. Dans une réponse parlementaire, les services de Paulette Lenert (LSAP) indiquent que l'évaluation de la phase pilote lancée en février 2019 «est en cours» et qu'«un rapport sera publié en automne».
Soit un report de plusieurs mois sur le calendrier annoncé, puisque la Villa Louvigny assurait en novembre dernier que ce dernier serait présenté «en février 2021». Interrogé sur les effets des prescriptions réalisées à ce jour, le ministère indique que «d'après une enquête menée auprès des médecins prescripteurs et des pharmaciens hospitaliers après un an de mise à disposition de produits, il y a eu une réduction ou (voire) un arrêt des traitements médicamenteux» dans plus de 50% des cas pour cinq catégories de remède chimique.
A savoir les antalgiques de palier I (58%), de palier II (78%), de palier III (68%), mais aussi les benzodiazépines (71%) et les antiémétiques (50%). Seuls 46% des patients placés sous antidépresseurs, en revanche, avaient été dans ce cas, selon les données publiées ce jeudi. Le ministère de la Santé précise également qu'un groupe de travail se penche actuellement sur l'identification «d'autres indications potentielles en fonction des besoins et des données de la littérature pouvant corroborer une balance bénéfice-risque favorable». En clair, la possibilité d'élargir la liste des traitements pour lesquels le cannabis médical pourrait également être prescrit.
Pour mémoire, les derniers chiffres disponibles font état de l'utilisation «au moins une fois» auprès de 441 patients au Luxembourg. Depuis le début de l'expérimentation un total de 630 patients ont été traités avec du cannabis médical. La prescription de cannabis médicinal est, bien entendu, strictement limitée dans la pratique. La loi ne l'autorise que dans trois circonstances: pour les patients atteints de sclérose en plaques - car atténue les crampes liées à la maladie -; pour les maladies graves dans un état avancé et pour les sujets atteints d'un cancer.
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