Le réseau Sentinelle sur ses gardes jusqu'en décembre
Le réseau Sentinelle sur ses gardes jusqu'en décembre
Des années qu'entre le début de l'hiver et la fin du printemps, des médecins généralistes mais aussi des pédiatres rapportent chaque semaine au Laboratoire national de santé (LNS) combien de patients ils ont reçus pour une infection respiratoire. Des années que ce «réseau Sentinelle» est essentiellement employé à mesurer l'intensité et la nocivité des vagues de grippe saisonnière. Mais voilà, cette année, le rapport des professionnels ne s'arrêtera pas avec l'été. «Comme le programme Revilux cherche à déterminer la présence de n'importe quelle infection respiratoire aiguë, et que le covid en provoque, il a été décidé de prolonger la veille au moins jusque fin 2021», annonce le Pr Tamir Abdelrahman.
Pour le chef du département de microbiologie, voilà l'assurance qu'en plus des données du ministère de la Santé, le LNS va continuer à recevoir des informations du terrain. D'ailleurs, l'importance des informations relayées depuis les cabinets médicaux concernent moins le suivi régulier du SARS-CoV2 que des autres infections.
«On a ainsi noté au Luxembourg, comme partout ailleurs sur le globe que la grippe n'avait quasiment pas fait de malades durant cet hiver», note le spécialiste. A contrario, les rhumes ont continué à circuler normalement, masque ou pas masque, distanciation ou non. «Des phénomènes intéressants à étudier sur cette épidémie qui n'a que dix-huit mois.»
Voilà donc Revilux reparti pour un semestre inédit, scrutant à la loupe l'évolution des rhinopharyngites, la diminution des bronchiolites chez les tout-petits, les angines, les pneumonies, etc. «Ce sont des maladies dont nous connaissons les schémas de progression, mais il s'agit aussi de voir comment la population se trouve touchée par ces infections respiratoires dans le cadre d'une autre pandémie virale qui a très clairement pris le dessus sur toutes les autres en importance et en gravité», souligne le Pr Tamir Abdelrahman.
Une épidémie dont semaine après semaine le LNS note la moindre inflexion, la plus petite variation. «Le virus chinois, originel, a aujourd'hui totalement disparu du Luxembourg», note le chercheur. Ou disons qu'il a muté et que désormais le séquençage hebdomadaire des nouvelles souches permet de distinguer quel variant a trouvé au Grand-Duché de quoi se propager. Au dernier bilan, le variant britannique restait ultra-dominant, avec une présence dans presque 81% des échantillons positifs au covid analysés.
La juste réponse vaccinale
Mais dans les analyses du LNS, chaque variant a droit à la même attention, aux mêmes efforts de compréhension sur ses origines et ses capacités de développement. «Par exemple, en analysant les situations où le variant brésilien avait causé des infections, nous avons vu qu'il s'était développé plutôt par cluster que de façon généralisée. En se transmettant par exemple plus au sein d'un même foyer qu'à l'extérieur de façon incontrôlée.»
Maintenant, via la biobanque de plus de 17.000 échantillons covid+ qu'elles ont constituée, les équipes du Laboratoire national de santé vont pouvoir se pencher plus encore sur cette nouvelle forme d'infection respiratoire liée au coronavirus. «Avec notamment cette question à résoudre de savoir quelle réponse vaccinale adopter face à quel variant. Mais pour l'instant, la vaccination fait bien son office. Il faudra voir après l'été ce qu'il en est», envisage d'ores et déjà le Pr Tamir Abdelrahman.
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