Le regard critique du CSV sur la gestion de crise
Le regard critique du CSV sur la gestion de crise
(pj avec Thomas KLEIN) - Evidemment que le CSV a resserré les rangs autour des gouvernants ces dernières semaines. Difficile de jouer les frondeurs alors que le pays est malmené par le covid-19 et ses impacts. Sauf que depuis quelques jours, le soutien n'est plus aussi global. «Nous avons le sentiment que le gouvernement, et Dan Kersch en particulier, n'est toujours pas conscient de l'ampleur de cette crise économique. De nombreuses entreprises, en particulier les petites, sont déjà au bord du gouffre. Nous devons réagir rapidement», tonne Laurent Mosar pour les chrétiens-sociaux.
Samedi, face à l'ensemble des députés luxembourgeois, le parlementaire CSV n'a pas manqué de le scander haut et fort. Plaidant avec passion pour une extension des mesures de protection notamment pour indépendants, start-up et sociétés de moins de 10 salariés. Depuis, la vidéo de son intervention a été visionnée par plus de 45.000 personnes. C'est dire si l'opposition semble avoir visé juste. D'ailleurs, mercredi, le ministre des Classes moyennes Lex Delles (DP) n'a pas manqué de rectifier le tir, annonçant une batterie de nouvelles aides pour les micro et petites entreprises.
À l'avenir, les entreprises de dix à vingt salariés pourront recevoir une indemnisation unique de 12.500 euros. De plus, l'aide à la liquidité pour les entreprises de moins de dix employés a été élargie. Si ces entreprises sont contraintes de cesser leurs activités ou subissent une perte de chiffre d'affaires d'au moins 50%, entre le 15 avril et le 15 mai 2020 en raison des mesures de lutte contre l'épidémie, elles pourront demander une aide forfaitaire de 5.000 euros. «Cela va dans la bonne direction», jubile un CSV ravi d'avoir été entendu.
Maintenant que la brèche est ouverte, le principal parti d'opposition s'y engouffre plus encore. Réclamant au gouvernement, par exemple, qu'il ne tarde plus à autoriser les petits commerces à rouvrir. «Ce qui fonctionne actuellement pour les bouchers et les pharmaciens, où seuls un certain nombre de clients masqués sont autorisés à entrer dans le magasin, peut également être appliqué aux autres secteurs de la vente», encourage Laurent Mosar.
Xavier Bettel et ses ministres sont également invités à se pencher sur divers soutiens manquant dans le plan de stabilisation annoncé à hauteur de 8,8 milliards. L'aide aux commerces en difficulté pourrait être plus importante, maintenant que l'UE a desserré le cordon des limites de l'assistance.
Le CSV propose également que les locataires de magasins puissent différer leur loyer pendant les mois de crise et aient le temps de payer leurs arriérés jusqu'en juillet 2021. En outre, pourquoi ne pas accorder aux propriétaires qui renonceraient à une partie du loyer, de déduire partiellement cette perte de leurs impôts?
L'indispensable emprunt
Conscients que la gestion de la situation a et aura un coût exorbitant, Laurent Mosar et les siens marchent néanmoins dans les pas du gouvernement quand celui-ci réclame un recours à l'emprunt pour 3 milliards d'euros. Mesure validée par la Chambre et qui a trouvé sa réalisation concrète déjà, mercredi, avec un prêt de 2,5 milliards déjà validé (et à taux négatif). «Je crois que nous n'avons pas d'autre choix ici. Si de nombreuses entreprises ne survivent pas et que le chômage augmente massivement, il en coûtera beaucoup plus cher que de financer ces mesures maintenant», conclut Laurent Mosar.
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