Le référendum ne passionne pas les foules
Le référendum ne passionne pas les foules
(BaL avec Danielle SCHUMACHER) Ils avaient un mois pour se présenter en mairie. Si plus de 18.600 résidents avaient apposé leur signature sous la pétition demandant une consultation du peuple en vue de la réforme constitutionnelle envisagée par la Chambre, ils sont en réalité peu nombreux à avoir franchi l'étape suivante.
Les personnes en faveur d'un tel scrutin avaient jusqu'au 20 décembre pour se rendre à la mairie de leur commune de résidence, en vue de s'inscrire sur une liste de signatures. Cette démarche visait à comptabiliser les soutiens à une demande d'organisation de référendum sur la refonte de la Constitution.
Mais dans les différentes villes du pays, l'affluence a été plus que modeste. A commencer par la capitale, qui compte près de 130.000 habitants, où seulement 374 personnes avaient apposé leur signature dimanche soir. Les 34.000 habitants d'Esch-sur-Alzette, la deuxième ville du pays, n'ont guère montré plus d'intérêt, puisqu'ils étaient 266 à avoir rempli la procédure, quelques heures avant l'expiration du délai. A Dudelange on comptait dimanche midi 237 signatures, à Pétange 213, tandis qu'à Differdange, le compteur s'était arrêté à 319 signatures.
Dans le nord, les communes de Wiltz et d'Ettelbruck comptaient respectivement 51 et 64 signatures, et Diekirch stagnait également à 64. 57 personnes s'étaient inscrites à Grevenmacher, 97 à Mersch et 79 dans la commune de Mamer. Enfin, 151 électeurs se sont inscrits sur les listes à Bettembourg.
Trop loin de l'objectif
Une chose est sûre, il n'y aura pas de référendum sur la Constitution. Pour qu'un tel scrutin se tienne, les listes proposées en mairie depuis le 19 novembre auraient dû recueillir plus de 25.000 signatures au total. Et ce, deux mois après la première lecture du texte par le Parlement, afin que le second vote soit remplacé par une consultation populaire. Les signataires sont loin d'être assez nombreux pour remplir cette exigence législative.
Communiqués par les communes, ces résultats ne sont cependant pas encore arrêtés, puisqu'ils doivent être contrôlés dans les prochains jours par le ministère d'Etat. Une fois les listes validées, le résultat sera ensuite publié dans le journal officiel.
Dans les mairies, les responsables ont cependant constaté une adhésion particulièrement faible lors des premiers jours du processus. Une fois l'intérêt accru, les personnes qui se sont présentées ont cependant laissé entrevoir leur manque de connaissance sur les véritables raisons de leur venue.
Dans plusieurs communes, des personnes se sont ainsi présentées pour signer la liste «afin que les enfants ne soient pas vaccinés». D'autres ont souligné qu'elles voulaient s'inscrire pour que «les droits des enfants ne soient pas restreints». Un amalgame qui est loin d'être surprenant, lorsqu'on se penche sur la liste des huit initiateurs du référendum. Parmi eux, plusieurs opposants à la vaccination, comme Sacha Borsellini et Chantal Reinert, qui étaient tous deux présents lors des manifestations non autorisées du 4 décembre.
Pour rappel, suite au succès de la pétition, lancée en septembre par Gérard Koneczny, un débat public s'était tenu à la Chambre le 25 novembre. Lors de cette audition, les quatre grands partis CSV, DP, LSAP et Déi Gréng s'étaient opposés au référendum, avant que les députés CSV ne changent d'avis et se prononcent en faveur d'un tel scrutin, à condition toutefois que la requête recueille plus de 25.000 signatures.
Si cet obstacle avait été franchi, les députés CSV auraient soutenu une initiative de référendum. En effet, la Constitution prévoit également qu'au moins 16 députés peuvent lancer une procédure de référendum. L'ADR a fait usage de cette possibilité, mais sans succès, car elle n'a été soutenue que par les Pirates et Déi Lénk.
Le parti avait pourtant largement contribué au succès de la pétition. Gérard Koneczny s'était en effet inspiré de leur campagne constitutionnelle et avait repris dans son exposé des motifs une partie de l'argumentation de l'ADR, notamment en ce qui concerne les objectifs de l'Etat, la monarchie, mais aussi les droits de la famille et des enfants.
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