Le projet Google restera bel et bien secret
Le projet Google restera bel et bien secret
Nouvel épisode dans la bataille judiciaire qui oppose le Mouvement écologique (Meco) au gouvernement dans le dossier Google. Six mois après avoir reçu l'accord de la commission d'accès aux documents pour consulter le «Mémorandum of Understanding» (MoU), les opposants à l'implantation d'un datacenter sur le site de Bissen se voient déboutés par le tribunal administratif.
Lancé à l'été après la décision du gouvernement de ne communiquer qu'aux seuls députés les détails du document portant sur l'utilisation des 33 hectares de terrain acquis pour Google, le recours a été jugé «non justifié» par les trois juges de la première chambre. Et condamne officiellement le Meco «aux frais et dépens». Autrement dit, le tribunal refuse aux militants écologistes l'accès aux informations relatives à la consommation d'eau du futur datacenter.
Une question centrale dans les échanges entre Google, le gouvernement et les autorités de Bissen. Au point de revoir à la baisse la taille du projet afin de réduire les besoins en refroidissement des serveurs - et donc les besoins en eau - et en électricité, selon la dernière version du PAP validé en conseil communal fin octobre. Contactée mardi, Blanche Weber, présidente du Meco, indique «ne pas être en mesure de commenter ce jugement» avant consultation de son avocat.
De son côté Franz Fayot (LSAP), ministre de l'Economie, indique «prendre acte de la décision du tribunal» et se félicite de la décision des juges qui considèrent que ce MoU «n'est pas à considérer comme un document administratif et n'est dès lors pas communicable sur demande». Notamment parce qu'il contient «des informations confidentielles qui permettraient aux concurrents potentiels de Google d'en déduire sa stratégie commerciale». Soit les arguments développés par Me Patrick Kinsch, représentant du gouvernement dans ce dossier, en octobre dernier.
Pour mémoire, le site d'implantation du futur datacenter avait été reclassé en «zone spéciale» en janvier 2019, malgré les conclusions de l'évaluation environnementale stratégique qui pointaient du doigt de nombreux effets néfastes sur la faune et la flore. En l'occurrence la destruction de certains biotopes, la condamnation irrémédiable de terres agricoles ou la disparition des sites de nidification d'oiseaux rares et de zones d'habitat des chauves-souris. Une analyse qui avait amené la création de deux initiatives citoyennes - Un der Atert et Pro Biissen - qui avaient déposé pas moins de 150 objections.
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