«Le patron reste libre de verser plus» à ses salariés
«Le patron reste libre de verser plus» à ses salariés
(MF) – En arrêt maladie, les salariés obtiennent 100% de leur paie, contre 80% pour ceux placés sous le régime du chômage partiel. Une réalité soulevée par Joël Schons, administrateur du groupement des entrepreneurs du bâtiment et des travaux publics, au micro de RTL radio Lëtzebuerg.
Interrogé jeudi, ce dernier avait expliqué à nos confrères que le nombre d'arrêts maladie avait explosé dans son entreprise juste avant l'annonce des mesures de chômage partiel durant la crise actuelle de coronavirus. Au lieu des 12 à 13 ouvriers en maladie en moyenne, l'entrepreneur assurait en compter désormais 80. «Le fait de toucher moins au chômage partiel que celui qui se met encore vite en arrêt maladie, ça ne colle pas. Cela devrait être le même montant», estime Joël Schons qui juge que la solution relève d'une décision politique.
«Le patron reste naturellement libre de verser plus que ce qui est prévu par la loi», lui a répondu vendredi Dan Kersch (LSAP), ministre du Travail, au même micro de RTL. Et le vice-Premier ministre de rappeler que l'Etat finance 80% du salaire initial et les 20% restants demeurent à la charge de l'employeur. Avec une règle d'or: aucun employé écarté de son travail à cause du coronavirus ne peut percevoir moins que le salaire minimum. Soit 2.141,99 euros par mois au minimum.
Une autre critique émise par le gérant de l'entreprise de construction et de gestion immobilière Stugalux concerne la circulaire du ministère du Travail qui demande de geler l'octroi de permis de construire. Une mesure qui «n'aiderait pas à la relance du secteur, une fois la crise passée», estime l'entrepreneur qui plaide pour la réouverture de certains chantiers nécessitant peu d'ouvriers, en respectant des conditions sanitaires strictes.
Une demande balayée d'un revers de main par le ministre qui souligne que «tous les patrons du secteur ne parlent pas le même langage» en référence aux propos de Romain Schmit, secrétaire général de la fédération des artisans qui préférait que «tout soit fermé en cas de blocage de la situation». Pour mémoire, la totalité des chantiers du pays sont à l'arrêt complet depuis le 20 mars, impactant entre 30.000 et 35.000 personnes.
Quant à l'épineuse question du futur congé collectif, dans la perspective d'une reprise effective de l'activité, le membre de la Fedil propose deux options pour tenter de réduire les retards: soit le paiement d'une partie des congés soit le passage à la semaine de 54 heures sur base volontaire. Une dernière option synonyme de la hausse de volume horaire de travail quotidien de huit à neuf heures.
Si Dan Kersch se dit toujours disposé à parler des congés collectifs, la remise en question de la durée de la semaine de travail apparaît comme une ligne rouge absolue. «Tant que je serai ministre du Travail, c'est sûr, on n'y touchera pas», indique le ministre. Pour mémoire, le gouvernement a validé le passage de 48 à 60 heures le travail hebdomadaire pour les salariés des 14 secteurs considérés comme essentiels au fonctionnement du pays en état de crise. Une mesure valable «seulement pendant la crise», avait assuré vendredi dernier Dan Kersch.
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