Le pari du Limpertsberg réussit au «Chiche!»
Le pari du Limpertsberg réussit au «Chiche!»
«C'est grand ouvert et c'est plein tout le temps», lance Pitt Pirrotte, cogestionnaire de Chiche Sàrl, plutôt du genre exigeant et soucieux du moindre détail que prolixe dans l'autosatisfaction. Parti de Hollerich avec un mois de retard, le restaurant de spécialités syriennes qui était situé au 99 route d'Esch, a doublement réussi son déménagement au Limpertsberg.
Ses cogestionnaires avaient vu les choses en plus grand et les cinq premières semaines d'ouverture au 20 avenue Pasteur, leur donnent raison. La clientèle a suivi et les tables se remplissent encore mieux qu'avant alors que le restaurant, offrant plusieurs espaces aux ambiances très différentes, est bien plus vaste.
Soit 500 m2 et 235 couverts, contre 175 couverts dans des locaux temporaires à Hollerich. Le lieu est ouvert midi et soir en semaine mais fermé le dimanche. Par contre, «le vendredi et le samedi soir on fait 330 couverts! On occupe presque une fois et demi les tables. Ce samedi nous avons même refusé une centaine de personnes. C'est un truc de fou!», lance Pitt Pirotte, qui n'en revient pas encore.
40% de réfugiés embauchés en plus
Il revient aussitôt sur Terre: «Il faut le voir sur la durée... C'est peut-être un effet de curiosité de départ? Mais ça n'en a pas l'air», se répond-il à lui-même dans la même phrase. Fait est qu'avec le déménagement, la clientèle aussi a mué et à midi, les tables attirent de nombreux salariés des banques environnantes. «Je pense que plus de la moitié de la clientèle ne connaît pas l'histoire du Chiche! mais ils viennent pour l'ambiance, la qualité des plats et la gentillesse du service», estime le patron.
Une vraie reconnaissance pour tous les réfugiés syriens, irakiens, afghans, somaliens ou nigérians qui cuisinent et assurent le service. La plus belle, sans doute, ayant été la visite récente en cuisine de Jean Asselborn, le ministre des Affaires étrangères et de l'Immigration. Un soutien de poids pour le projet Chiche!
De 30 personnes à Hollerich, le restaurant à vocation d'intégration de réfugiés par le travail, est passé à 42 salariés au Limpertsberg. Soit un bond de 40% même si tous les postes ne sont pas à temps plein et qu'il faut y inclure quatre personnes qui ne sont pas réfugiées. A la mi-octobre, les cogestionnaires avaient annoncé un renfort de quatre personnes.
