«Le Nutriscore pourrait faire évoluer les mentalités»
«Le Nutriscore pourrait faire évoluer les mentalités»
Mis au point par la France en 2017 avant de conquérir la Belgique en 2019 et l'Allemagne en 2020, la règlementation autorisant le Nutriscore au Luxembourg a été adoptée en mai 2021. Destiné à permettre aux consommateurs de comparer la valeur nutritionnelle des produits industriels mis en vente, le dispositif doit répondre à différents objectifs. Explications avec Jeannette Muller, conseillère au ministère de la Protection des consommateurs.
L'arrivée annoncée du Nutriscore correspond-elle à la mise en place d'une politique de santé publique ou au fait que le pays se retrouve dépendant, pour son approvisionnement, de pays qui appliquent déjà ce système?
Jeannette Muller - «Le Luxembourg est effectivement un marché très ouvert, raison pour laquelle plein de produits affichant le Nutriscore sont disponibles sur notre marché. Mais le ministère s'intéresse à ce sujet depuis la fin 2019 afin de donner la possibilité aux consommateurs luxembourgeois de pouvoir comparer la valeur nutritionnelle des produits qu'ils ont peut-être l'habitude d'acheter. Et de permettre aux entreprises nationales de l'implémenter sur leurs produits. Avec en toile de fond la lutte contre l'obésité, qui se situe dans la moyenne européenne.
Vous pensez que ce code couleur et ces lettres vont avoir un réel impact sur cette question?
«C'est difficile à dire, mais tous les éléments sont bons pour contrecarrer ce phénomène. Il ne sera certainement pas l'élément unique, mais nous comptons profiter de sa mise en place pour attirer l'attention du consommateur sur les recommandations nutritionnelles et la nécessité de faire attention à son alimentation. Un point important dans le cadre de la politique de santé publique.
Quels sont les bénéfices concrets attendus de ce dispositif et ses inconvénients?
«Outre la comparaison de produits d'une même catégorie pour déterminer celui qui dispose de la meilleure qualité nutritionnelle, le système synthétise, via un algorithme, les tableaux de déclaration nutritionnelle qui comprennent tous les éléments, mais qui sont difficiles à interpréter pour le consommateur. Cela permet de guider vers des aliments plus 'sains'. Pour les inconvénients, il faut savoir que le système exclut les additifs ainsi que les édulcorants et ne tient pas non plus compte du degré de transformation des produits...
Comment comptez-vous contrecarrer ces lacunes?
«Nous allons informer les consommateurs en leur expliquant notamment que les produits qui ne disposent pas du Nutriscore ne sont pas nécessairement plus mauvais, vu que le système est facultatif. La communication reprendra notamment le guide mis en place par Santé publique France qui reprend toutes ces questions techniques.
Paulette Lenert, ministre de la Protection des consommateurs, avait annoncé l'introduction du Nutriscore «aux alentours de Pâques». Quand cela va-t-il se concrétiser?
«C'est imminent. Dès que le règlement grand-ducal sera en place, les entreprises pourront mettre sur le marché des produits dotés de ce système. Cela pourrait leur permettre de réfléchir quant aux recettes utilisées et éventuellement de les adapter. On a vu pendant la pandémie que les consommateurs étaient attentifs aux produits locaux, c'est pourquoi je pense que ce dispositif pourrait faire évoluer les mentalités.
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