Le menu vegan de mieux en mieux dans son assiette
Le menu vegan de mieux en mieux dans son assiette
(pj avec Marlene Brey) - Pit Weber est végétarien depuis 1998. Il avait alors 13 ans, et à l'époque ce choix alimentaire était rarissime. Entre-temps, au moins 4% des Luxembourgeois renoncent à la viande dans leurs menus quotidiens. Sans compter les flexitariens, qui s'autorisent un steak de temps à autre. Et qui dit changement de consommation dit nouveau marché... Ainsi, une étude de ProVeg International a montré qu'en Europe le marché végétalien avait grandi de 49% en deux ans seulement. Pour atteindre un chiffre global de 3,6 milliards d'euros.
Pit Weber est devenu grand et fort, même sans une bouchée de viande en 23 ans. Désormais, il a fait de son choix de vie une activité professionnelle. Résultat, à Belval et dans la capitale, avec 25 employés autour de lui, il dirige la chaîne de restaurants végétaliens Beet. Un travail qui l'occupe depuis 2016 et qui a permis au jeune homme de voir évoluer les regards autour de ce type de cuisine sans viande ou matière animale. Et de se souvenir de cette réflexion d'un représentant à ses débuts : «Non, nous sommes français. On met un peu de beurre dans tout».
Tant pis pour ce vendeur, il a raté quelques affaires au profit de petits fournisseurs. Maintenant le Grand-Duché ne compterait pas moins de 11 établissements végétariens purs (quatre) ou végétaliens endurcis (sept). Et de fait les grossistes ont su adapter leur catalogue de produits au goût du jour.
Pour Pit Weber, le véganisme devient ainsi «tout simplement normal». Le chef s'amuse d'ailleurs à rappeler que «quiconque a déjà mangé des spaghettis à la sauce tomate a déjà mangé végétalien». Et si le phénomène prend de l'ampleur, les femmes y sont nettement plus sensibles que ces messieurs. Sachant qu'elles sont prescriptrices en matière d'achat, le business se développe donc.
Bonne nouvelle pour la Vegan Society Luxembourg. L'asbl chargée de promouvoir la pratique se satisfait notamment du fait que «désormais, si vous voulez acheter des produits végétaliens, plus besoin de chercher longtemps». Même si depuis 2017, le magasin Venga à Luxembourg-ville reste la seule enseigne à ne proposer exclusivement que des produits végétaliens. Les autres grands noms de la distribution commencent à lorgner sur ce créneau porteur.
Ainsi, Aldi Luxembourg propose 50 produits végétaliens ou végétariens dans son catalogue. La demande n'a cessé d'augmenter, explique un porte-parole de l'enseigne. En 2020, la gamme a augmenté de 30% le nombre de références. Une hausse que le lockdown et la crise ont incité, car comme le reconnaît le distributeur, l'impact de l'arrivée du covid a également été une «augmentation significative des ventes» dans ce segment. Lidl Luxembourg a également pris le train en marche . Depuis, ses ventes n'ont cessé de croître.
Car si végétariens et flexitariens font partie de la clientèle des magasins, les firmes ont conscience que ces consommateurs sont aussi à la recherche d'une autre offre alimentaire. Dans sa nature, mais aussi dans les doses achetées, la qualité ou la provenance de cette alimentation. Une «nouvelle normalité» que Pit Weber ne peut qu'encourager pour chaque foyer : manger de la saucisse de tofu n'est plus discriminant.
Et puis tiens, même à l'Irish Pub Eirelux à Hesperange, au milieu des odeurs de frites et de burgers, le propriétaire propose des plats végétariens. «Ils représentent même 30% des commandes», assure Vincent Clarck. Pas de doute : les amateurs de carottes tiennent leur revanche sur les fans de rosbeef!
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