Le mental des adolescents soumis à rude épreuve
Le mental des adolescents soumis à rude épreuve
Distanciation sociale, inquiétudes ou encore incertitudes... Le covid-19 a aussi fortement impacté la santé mentale de la population, notamment celle des enfants et adolescents. Si ce constat n'est pas nouveau, il inquiète néanmoins de plus en plus le corps médical, les chercheurs, tout comme l'exécutif.
Une situation préoccupante pour Barbara Gorges-Wagner, directrice du Kanner Jugend Telefon (KJT). Si le nombre de personnes se donnant volontairement la mort n'aurait pas augmenté en 2020, «de plus en plus de jeunes suicidaires appellent», constate-t-elle auprès du Luxemburger Wort. Selon elle, les jeunes générations se sentent «seules, tristes et déprimées».
Sur la plateforme en ligne de l'association, les appels à l'aide affluent. S'ils étaient 237 jeunes à avoir fait part de leurs inquiétudes en 2019, le nombre à atteint 313 cas en 2020. Soit une augmentation de plus de 30%. Avec en première ligne, les jeunes «de 16 ans et plus», souligne la psychologue.
Les préoccupations de ces adolescents sont multiples, bien qu'étroitement liées au contexte sanitaire actuel. «Leurs amis leur manquent, des gens proches sont morts, il y a une atmosphère tendue dans la famille à cause des conflits.», détaille Barbara Gorges-Wagner.
Mais les jeunes générations ne seraient pas les seules inquiètes. Les parents seraient ainsi également préoccupés par leur progéniture. Une situation qui contribue largement à la hausse des tensions, voire de l'agressivité, au sein des foyers. Pour les familles qui vivent à l'étroit, c'est-à-dire sans balcon ou jardin, la situation s'aggrave plus fréquemment, «ce qui engendre davantage de problèmes», souligne-t-elle.
Un constat que fait également Nathalie Keipes, directrice du Centre psycho-social et d'accompagnement scolaires (Cepas). «Les problèmes familiaux se cristallisent en raison de la pandémie», constate-t-elle. «Les jeunes entrent plus rapidement en conflit avec leurs parents car tout le monde passe plus de temps à la maison», précise-t-elle encore. Sans compter que les enfants et adolescents se retrouvent à «assumer davantage de responsabilités», les parents étant «psychologiquement plus accablés».
Il ne faut surtout pas attendre que les soucis soient chroniques.
Barbara Gorges-Wagner
Toutefois, si les conséquences du virus se trouvent au cœur des préoccupations, d'autres craintes voient également le jour. «L'accent est mis sur l'avenir ou l'image de soi», rapporte ainsi la directrice Nathalie Keipes. Des inquiétudes portant essentiellement sur les objectifs des adolescents à court ou moyen terme tels que le choix des écoles, les possibilités d'échanges à l'étranger ou même le travail des parents.
Alors pour les professionnels de santé, mieux vaut agir vite pour demander de l'aide. Barbara Gorges-Wagner conseille ainsi aux enfants, aux adolescents et aux parents de faire appel à des professionnels «tant que les problèmes sont encore mineurs». Autrement dit, dès que «les mauvais sentiments, les craintes et soucis reviennent sans cesse», précise la directrice du Kanner Jugend Telefon (KJT) avant d'ajouter «il ne faut pas attendre que les soucis soient chroniques».
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