Le Luxembourgeois pourrait gagner deux mois d'espérance de vie
Le Luxembourgeois pourrait gagner deux mois d'espérance de vie
La pollution atmosphérique chronique réduit l'espérance de vie mondiale moyenne de plus de deux ans par personne, c'est ce qui ressort du dernier «Air Quality Life Index» réalisé par l'Energy Policy Institute (EPIC) de l'Université de Chicago. «La pollution a un impact comparable à celui du tabagisme et bien pire que celui du VIH ou du terrorisme», alerte l'étude.
Plus globalement, plus de 97 % de la population mondiale vit dans des zones où la pollution atmosphérique dépasse les niveaux recommandés. Pour constituer une cartographie mondiale de la pollution, les spécialistes ont utilisé des données satellitaires pour mesurer les niveaux de PM2,5, des particules flottantes dangereuses qui endommagent les poumons. Selon cet indice, si les niveaux mondiaux de PM2,5 étaient ramenés aux cinq microgrammes par mètre cube recommandés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'espérance de vie moyenne augmenterait de 2,2 ans en moyenne.
Cinq années perdues en Asie
Concrètement, les résidents d'Asie du Sud perdent environ cinq années de vie à cause du smog, l'Inde étant responsable d'environ 44 % de l'augmentation de la pollution atmosphérique dans le monde depuis 2013. Les résidents de la Chine pourraient vivre en moyenne 2,6 ans de plus si les normes de l'OMS étaient atteintes, bien que l'espérance de vie se soit améliorée d'environ deux ans depuis 2013, lorsque le pays a entamé une «guerre contre la pollution» qui a réduit les PM2,5 d'environ 40%.
Mais l'étude s'attarde également sur la pollution en Europe. Si elle est bien moindre que dans les pays d'Asie du Sud ou d'Amérique latine, la pollution se révèle bien présente en Europe de l'Ouest ainsi que le sud de l'Italie. Mais le Luxembourg est également loin d'être épargné par le phénomène. Ainsi, il apparaît que si le Luxembourg respectait les demandes de l'OMS, chaque Luxembourgeois gagnerait 0,2 année d'espérance de vie supplémentaire, ce qui correspond donc à un peu plus de deux mois supplémentaires.
Cette donnée concerne l'ensemble du pays, à l'exception de l'extrême-nord du Grand-Duché où le taux de PM2,5 est en dessous des standards de l'OMS.
Constat similaire chez nos voisins
Même constat dans les pays voisins, les Français du nord gagneraient également 0,2 année d'espérance de vie. De leur côté, une bonne partie des Belges parviendrait à grappiller 0,3 année d'espérance de vie en plus, à l'exception de la province belge de Luxembourg, frontalière au Luxembourg, où la pollution semble bien moindre qu'ailleurs. Ce tiers d'année supplémentaire concerne aussi les Allemands.
L'étude permet également, via une carte interactive, de constater l'évolution de la pollution atmosphérique de chaque pays au fil des années. L'occasion, malgré tout, de se rendre compte du déclin de la pollution atmosphérique au Luxembourg ces dernières années. Ainsi, en 2010, les particules de PM2,5 affichaient un diamètre de 14,1 microns par mètre cube (μm/m³) contre 7,2 microns en 2020. Une nouvelle encourageante qui ne doit toutefois pas faire oublier les derniers rapports alarmants du GIEC sur la question. Ces derniers continuent de tirer la sonnette d'alarme.
Selon l'étude de l'Université de Chicago, la pollution atmosphérique a été négligée en tant que problème de santé publique, et les fonds alloués à la lutte contre ce problème restent insuffisants. «Maintenant que nous comprenons mieux l'impact de la pollution, les gouvernements ont tout intérêt à en faire une priorité politique urgente», a déclaré Christa Hasenkopf, directrice de l'indice de qualité de vie de l'EPIC. Rappelons que le Luxembourg, de son côté, ambitionne une neutralité climatique d'ici à 2050.
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