Le Luxembourgeois fidèle à son fournisseur d'énergie
Le Luxembourgeois fidèle à son fournisseur d'énergie
(pj avec Marco Meng) Chaque année, l'Institut luxembourgeois de régulation (ILR) analyse le marché de l'électricité et du gaz. Et pour 2018, son rapport est formel: le prix de l'électricité pour les ménages privés a augmenté de 5% par rapport à 2017, tandis que le prix du gaz augmentait, lui, de 6%. Inversement pour les entreprises, elles ont payé 5% de plus pour le gaz et 6% de plus pour l'électricité en 2018.
Il est à noter que le facteur variable du prix de l'électricité et du gaz, qui dépend des fournisseurs, a récemment évolué défavorablement pour les entreprises luxembourgeoises. Ce facteur est ainsi plus élevé qu'en Belgique ou en Allemagne. La partie variable des coûts représente 45% du prix total de l'électricité et 70% du prix du gaz.
Toutefois, en raison de la baisse des redevances et des taxes sur le réseau, le coût total de l'électricité pour les entreprises luxembourgeoises reste inférieur aux prix pratiqués dans les pays voisins. Néanmoins, comme le souligne l'ILR, cela vaut la peine de comparer les prix des différents fournisseurs pour les grandes structures comme les ménages.
D'ailleurs, afin d'aider les familles à faire les comparatifs entre opérateurs, l'Institut met à disposition un outil simple d'accès: calculix.lu. Mais visiblement, peu de résidents sont prêts à sauter le pas. La preuve, en 2018, seul un Luxembourgeois sur mille a profité d'une aubaine tarifaire pour changer de fournisseur d'électricité.
L'habitude est donc loin d'être familière aux ménages du Grand-Duché alors qu'au sein de l'UE, le taux de changement moyen approchait de plus de 7% l'an dernier.
Si le potentiel d'économie des ménages luxembourgeois est plutôt marginal par rapport à l'étranger, il représente tout de même «une centaine d'euros par an pour un ménage de quatre personnes», mentionne Luc Tapella, directeur de l'ILR. Mais les entreprises, elles, auraient tout intérêt à faire jouer cette concurrence entre fournisseurs. Pour certaines firmes, l'économie pourrait porter sur «une somme à deux chiffres en millions».
Selon les prévisions de l'Institut luxembourgeois de régulation, la consommation d'électricité dans le pays va augmenter. Une des raisons à ses yeux sera le développement de la mobilité électrique. Des investissements sont nécessaires pour assurer la stabilité du réseau à mesure que la demande augmente.
Pour éviter que l'infrastructure électrique ne soit surchargée lorsque tout le monde veut recharger sa voiture électrique le soir, des réseaux intelligents seront nécessaires à l'avenir. Pour l'instant, rien ne presse: les véhicules hybrides ou électriques ne représentant qu'1,8% des nouvelles immatriculations
Et pas d'inquiétude à avoir non plus sur le poids de cette consommation spécifique ou celle plus générale du pays sur une envolée des tarifs. La demande luxembourgeoise, à elle seule, n'a en effet pratiquement aucun impact sur le prix de l'électricité sur les bourses.
De l'utilité des compteurs
Par contre, le Grand-Duché devra adapter ses modes de consommation de l'énergie électrique. Pas forcément tout le temps et pour tout usage. Les compteurs intelligents de gaz et d'électricité, qui, selon la loi, atteindront bientôt un quota respectif de 90 et 95% des foyers, contribueront à cette juste adaptation.
En effet, même encore insuffisantes, les données fournies par ces équipements permettent de connaître au mieux les habitudes des consommateurs, familles, entreprises ou services. Et de fait d'adapter les quantités d'énergies diffusées sur le réseau.
