Le Luxembourg veut se doter de logements abordables
Le Luxembourg veut se doter de logements abordables
(BaL avec Danielle SCHUMACHER) Elle a plus de 40 ans. L'actuelle loi sur l'aide au logement ne répond plus, et ce depuis longtemps, aux défis qui entourent la crise du logement au Luxembourg. C'est pourquoi le ministre du Logement Henri Kox (déi Gréng) a annoncé son ambition de la réformer. Une révision en profondeur du texte qui vise à booster la construction de logements abordables.
D'un texte, le gouvernement envisage de passer à deux nouvelles lois, a annoncé le ministre lors d'une conférence de presse, jeudi 6 janvier. Pour assurer sa politique de logements abordables, l'exécutif compte d'abord se concentrer sur le financement et la répartition de ces constructions, qu'il s'agisse de location ou de vente. Le second texte porte, lui, sur les aides financières individuelles, là aussi pour les locataires et les propriétaires.
Le droit à un logement décent est une «question de cohésion sociale», selon Henri Kox. Le ministre fait notamment référence à la réforme constitutionnelle en cours. Cette nouvelle version du texte envisage notamment de placer le droit à un logement social comme l'un des objectifs de l'exécutif. C'est donc dans un esprit équitable que doit se dérouler l'attribution des logements subventionnés par l'Etat.
Mais pour ce faire, le Luxembourg a besoin de parcs de logements qui restent durablement abordables. L'objectif principal du gouvernement est donc d'accélérer la création de logements sociaux, à travers la première loi. Le texte législatif actuel autorisant la vente des logements sociaux, ne permet cependant pas de garantir un prix qui reste abordable dans le temps. Le concept de «bailleur social» et la notion de loyer social ont donc été inscrits dans ce nouveau projet de loi. Autre nouveauté, l'inscription dans la loi de la gestion locative sociale (GLS) en tant que forme mixte entre le privé et le public. Par ailleurs, le gouvernement entend moderniser les systèmes d'aides publiques, comme les aides à la pierre pour les constructeurs.
L'accent est également mis sur la création d'un registre national : le nouveau registre national des logements abordables. Cette liste doit permettre à tous les acteurs concernés d'avoir une vue d'ensemble sur la quantité de logements abordables disponibles et sur le nombre de candidats intéressés par ces habitations. Cet instrument doit ainsi contribuer à une harmonisation de la répartition des logements. Les demandeurs verront ainsi leurs démarches simplifiées en n'ayant plus qu'un seul interlocuteur privilégié.
Le deuxième projet de loi, présenté par le ministre du Logement porte sur les aides individuelles. D'une part, la réforme doit permettre d'alléger et de simplifier le système, d'autre part, les aides individuelles doivent être nettement revues à la hausse. Ainsi, les critères d'éligibilité aux aides d'État seront modifiés de manière à ce que davantage de citoyens y aient droit. Leurs plafonds seront également augmentés.
Toutefois, seuls les logements acquis sur le marché immobilier privé seront subventionnés. Les plafonds à ne pas dépasser pour pouvoir bénéficier de ces aides seront désormais liés à l'index. L'objectif : éviter que des demandeurs ne perdent leur droit en raison d'une légère augmentation de leurs revenus.
Pour permettre aux résidents de bénéficier d'un accès durable à des logements décents, Henri Kox ne place pas ses espoirs uniquement dans ces deux nouveaux textes. Le ministre cite notamment le Pacte Logement 2.0, la création du Fonds du Logement et les grands projets de l'Etat comme «Elmen» ou «Wunnen mat der Wolz». La prochaine réforme de la loi sur les loyers et le projet de taxe sur les logements vacants devraient également permettre une amélioration de la situation, selon l'homme politique. Une attente particulière est également placée dans la réforme de l'impôt foncier, qui doit être présentée cette année par la ministre de l'Intérieur Taina Bofferding (LSAP).
Cette stratégie globale s'accompagne d'une hausse des dépenses du ministère du Logement, passant de 227,7 millions d'euros en 2020 à 363,1 millions d'euros en 2023.
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