Le Luxembourg va mettre un pied dans l'ISS
Le Luxembourg va mettre un pied dans l'ISS
Ne cherchez pas : il n'y a guère de traces du Luxembourg à bord de l'ISS. Logique après tout, quand le projet de station spatiale internationale a été lancée par le président Reagan, dans les années 1980, le pays était encore loin d'avoir les yeux tournés vers le ciel. Aujourd'hui, c'est une autre histoire. Et le lancement d'un concours à expériences, ici au Grand-Duché, vient démontrer que le pays commence à se faire une place au milieu des autres puissances parties à la conquête de cet univers.
Pour cette première, à l'Agence spatiale luxembourgeoise (LSA), Bob Lamboray est déjà paré au décollage. Le policy officer de la LSA s'enthousiasme d'avance du résultat du concours Überflieger2. «Avec notre homologue allemand, la DLR, nous expédierons quatre expérimentations à destination de l'ISS, et une place est spécialement réservée à une initiative proposée ici et menée dans le cadre éducatif». Mais attention, du sérieux : la sélection n'est ouverte qu'aux étudiants, pas aux classes plus jeunes. «On s'attend donc à des projets mixant des bachelors et des doctorants».
La fenêtre de tir pour les inscriptions se refermera courant octobre. Aussi, du côté de l'Uni par exemple, est-il temps que professeurs et étudiants se concertent pour voir ce qu'il serait possible de faire. Sachant qu'un comité scientifique validera le projet digne de s'envoler, de rejoindre l'équipage en orbite et de bénéficier de l'attention d'un des astronautes à bord pendant 30 jours.
«Outre l'intérêt de l'étude, la contrainte principale du concours tient dans la boite où tout le matériel, les échantillons et les accessoires devront être emballés, rappelle Bob Lamboray. Pas plus qu'une box de 10x10x20 cm...» A la vérité, il faudra aussi que les participants veillent à limiter le poids embarqué, tout comme la puissance électrique ou le débit internet nécessaires à la bonne marche du projet une fois en l'air. «Mais tout cela, une fois retenue, l'équipe aura près d'un an pour finaliser son projet selon tous les critères.»
Pour le reste, tous les champs d'application sont possibles. Développement de cellules, de cristaux, de molécules pharmaceutiques, sciences de la vie : tout l'univers de la micro-gravité s'offrira au test retenu. Le tout entièrement financé et avec en bonus, la possibilité d'assister au lancement de la fusée qui mènera la précieuse boite vers les étoiles, et surtout vers le laboratoire spatial. Cela fin 2022-début 2023.
«C'est une chance unique», ne manque pas de souligner Bob Lamboray. Les entreprises privées qui veulent accéder à cette même possibilité doivent débourser de grandes sommes.» Un investissement qu'a déjà mené la société luxembourgeoise Space Cargo Unlimited courant 2020, en expédiant des bouteilles de vin et des sarments de vigne pour voir quelle était leur évolution en l'absence de gravité terrestre. Un pas que serait aussi prête à franchir Blue Horizon, basée à Betzdorf.
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