Le Luxembourg «rendra la vie plus dure aux non-vaccinés»
Le Luxembourg «rendra la vie plus dure aux non-vaccinés»
Si Xavier Bettel (DP) et Paulette Lenert (LSAP) n'avaient pas caché leur optimisme début septembre, la stagnation du taux de vaccination au cours des cinq semaines écoulées les fait quelque peu déchanter. Car contrairement au Danemark, au Portugal ou à la Suède qui ont pu lever certaines de leurs restrictions sanitaires, le Luxembourg n'a pas encore atteint le seuil de l'immunité collective. Un seuil de vaccination générale fixé «entre 80 et 85%».
Prenant acte du «succès limité» de la stratégie de proximité mise en oeuvre depuis le début de l'été, le Premier ministre et la ministre de la Santé annoncent vendredi la mise en place de mesures plus contraignantes. A savoir l'extension du recours au CovidCheck, aussi bien dans le secteur de l'Horeca que dans le milieu du travail. Concrètement, toute personne qui ne présentera pas un certificat prouvant qu'elle est soit vaccinée, guérie ou en possession d'un test certifié - et donc payant - verra son accès interdit.
Une nouveauté introduite dans le secteur privé comme dans les administrations publiques qui pourra concerner «tout ou partie du bâtiment, comme des salles de réunion par exemple», précise Paulette Lenert qui entend «laisser le choix aux patrons et aux chefs d'administration du dispositif à mettre en place». La future version de la loi covid doit d'ailleurs prévoir des sanctions en cas de refus des personnels d'appliquer une mesure qui sera considérée «comme une obligation prévue dans le code du travail».
A noter que ce tour de vis se fera toutefois de manière progressive, puisque si le futur texte doit entrer en vigueur le 19 octobre, les mesures plus drastiques s'imposeront à tous à compter du 1er novembre. Soit un délai de deux semaines qui pourrait être utilisé par les 23% de personnes réticentes pour aller se faire vacciner. Raison pour laquelle outre le Hall Victor-Hugo, les centres de vaccination d'Ettelbruck et d'Esch-Belval rouvriront leurs portes et une campagne spécifique «dans les communes affichant un taux de vaccination inférieur à la moyenne nationale» sera mise sur pied.
«Nous sommes conscients que cela va rendre la vie des personnes non vaccinées moins agréable», assure Xavier Bettel. Pourtant, le Premier ministre y voit «l'unique moyen de sortir de la pandémie, puisque la vaccination protège efficacement contre les effets les plus graves du virus». A ce jour, trois quarts (73,8%) des résidents disposent d'un schéma vaccinal complet. En cas d'accélération significative de la campagne vaccinale et d'atteinte du taux d'immunité collective, le gouvernement «s'engage à permettre de retrouver certaines libertés dès que ce sera possible».
Une promesse qui fait donc peser la responsabilité d'une stratégie contraignante sur ce que Xavier Bettel nomme «une minorité qui n'a visiblement pas confiance» dans la vaccination. Des personnes que le Premier ministre invite d'ailleurs à «ne pas seulement s'informer sur Facebook» car «ceux qui pensent que la pandémie est terminée ou que les risques sont plus élevés en étant vaccinés se trompent». A noter que pour accélérer la campagne de vaccination, le gouvernement a d'ores et déjà annoncé la mise en place d'un dispositif spécial pour les lycéens, catégorie d'âge avec le taux de vaccination le plus bas à l'heure actuelle.
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