Le Luxembourg paiera pour les chômeurs frontaliers
Le Luxembourg paiera pour les chômeurs frontaliers
Après trois ans de discussions, la question du chômage frontalier a été tranchée. Mercredi un accord a été trouvé entre la Commission européenne, le Parlement européen et le Conseil européen pour que dès 2021, les chômeurs frontaliers soient indemnisés non plus par leur pays de résidence, mais par le pays où ils ont cotisé.
Une mesure présentée dans le communiqué officiel comme plus équitable et «garantissant une meilleure coopération entre Etats membres pour garantir l'accès aux prestations et éliminer la fraude et les erreurs».
Quelque 180.000 frontaliers
Si la majorité des 1,3 million de frontaliers recensés dans les 28 Etats membres sera concernée d'ici deux ans, ceux du Luxembourg devraient être les seuls à bénéficier d'un délai supplémentaire de cinq ans, selon les Echos. La mesure devrait donc s'appliquer à partir de 2026.
Contacté jeudi par wort.lu, le ministère du Travail souligne «la complexité du dossier» et précise que le ministre Dan Kersch «communiquer sur le sujet après l’adoption d’un texte final». Une séance plénière est annoncée mi-avril.
Au 1er janvier 2019, le Luxembourg enregistrait quelque 180.000 frontaliers, répartis entre la France (100.000), la Belgique (40.000) et l'Allemagne (40.000), soit 46% de la population active (plus de 420.000 salariés).
Doublement des dossiers?
En juin dernier, Philippe Manenti, président du comité de défense et d'initiatives des frontaliers au Luxembourg (CDIFL), indiquait que le Luxembourg versait à la France, principal pays d'origine des frontaliers, «une compensation correspondant à trois mois de chômage pour chaque demandeur d'emploi, soit un montant de 20 millions d'euros par an».
Côté luxembourgeois, cette décision européenne aura des conséquences, puisque, selon le quotidien économique français, le nombre de dossiers de chômeurs pourrait ainsi doubler, pour flirter avec la barre des 30.000. Ce qui contraindrait le pays à réformer son système de Sécurité sociale.
Le nouveau système ne concernerait toutefois que les salariés qui ont travaillé au moins six mois au Luxembourg, soit l'équivalent de la période d'essai en vigueur au Grand-Duché.
