Le Luxembourg ne souffre pas encore de la sécheresse
Le Luxembourg ne souffre pas encore de la sécheresse
Le manque de pluie criant dans plusieurs régions de l'est - notamment les Vosges - et du centre de la France, a pour conséquence directe que 64 départements (sur 96) ont été placés en restriction d'eau, selon le site internet du ministère de l'Agriculture, Propluvia.
En découlent, les interdictions d'arroser le jardin, de remplir les piscines, de laver les véhicules en dehors des stations professionnelles, etc. «Depuis septembre, le déficit pluviométrique reste de 20% en moyenne sur la France», résumait récemment Météo-France.
Le phénomène «n'a pas encore» touché le Luxembourg et «il n'y a pas encore de restrictions pour les agriculteurs» qui font forcément attention puisque «l'eau entre dans le coût de production et c'est un facteur qui n'est pas négligeable», explique le ministre de l'Agriculture (LSAP), Romain Schneider:
En Allemagne, ce sont principalement les régions du nord qui sont touchées, faute de précipitations suffisantes. Sur l'Elbe et l'Oder des restrictions sont en vigueur concernant le passage des bateaux, le niveau d'eau n'étant pas assez haut. Même si l'approvisionnement en eau potable n'est pas problématique, les autorités ont appelé les habitants à être économes.
Les grands cours d'eau trinquent déjà
En cette mi-juillet 2019, la situation des eaux de surface au Luxembourg n'est pas inquiétante mais pourrait le devenir si une période de forte chaleur et sans pluie devait persister.
Pour les ruisseaux et rivières, «on se trouve maintenant un peu en dessous des débits de moyenne, voire on approche des débits d'étiage moyen. Ce sont des niveaux de plein été», résume le Dr Luc Zwank. Le directeur-adjoint à l'Administration de la gestion de l'eau note, en revanche, que pour les plus grands cours d'eau comme l'Alzette, l'Eich, les deux Ernz ou la Sûre, le niveau d'étiage est «en dessous de la normale». Le manque d'eau n'est pas flagrant mais visible.
Pour les eaux souterraines, «les niveaux sont stables mais à un niveau bas», pose le Dr Luc Zwank. Les réserves des nappes phréatiques se refont généralement entre octobre et mars. Mais l'«hiver passé on était à environ 10% en dessous de la moyenne à long terme», glisse-t-il.
«De plus en plus fréquent»
Mars et mai notamment ont été «très secs» en Espagne et plusieurs régions sont en stress hydrique actuellement. L'Espagne a reçu environ 25% de moins de pluies que la moyenne enregistrée entre 1981 et 2010. Et cette année est la 3e plus sèche enregistrée au XXIe siècle . La situation pour les agriculteurs est «préoccupante», selon leur ministre Luis Planas, notamment dans l'élevage et les cultures d'été dépendant des nappes phréatiques.
A vrai dire, la situation de sécheresse qui touche également la Pologne, la République tchèque et les pays baltes (la Lituanie a décrété début juillet une «situation d'urgence»), n'est pas nouvelle. Déjà, en 2009, l'Agence européenne pour l'environnement relevait que «depuis 1980, les épisodes de sécheresse en Europe (avaient) augmenté en nombre et en intensité».
