Le Luxembourg ne lâchera pas les personnes non vaccinées
Le Luxembourg ne lâchera pas les personnes non vaccinées
On aurait presque tendance à parler du covid-19 au passé au regard du conflit ukrainien occupant la majeure partie du débat public. Pourtant, l'épidémie est loin, très loin d'être terrassée. 2.411 nouvelles infections et pas moins de quatre nouveaux décès ont été recensés sur le week-end écoulé, des indicateurs bien trop hauts pour crier victoire face au virus.
Si aujourd'hui les hospitalisations tendent à se stabiliser, c'est notamment grâce à la dangerosité moindre du variant Omicron d'un côté mais aussi et surtout grâce à la campagne de vaccination en place depuis maintenant plus d'un an. Pour preuve, plus de la moitié des personnes hospitalisées la semaine passée n'étaient pas vaccinées.
Aujourd'hui au Luxembourg, 471.914 personnes présentent un schéma vaccinal complet, ce qui correspond à un taux de vaccination de 78,5% par rapport à la population vaccinable (âgée de cinq ans et plus donc). Un pourcentage tout à fait respectable et qui continue à grandir malgré la levée de la plupart des restrictions sanitaires. En effet, la semaine passée, des dizaines de nouvelles personnes faisaient le choix de se faire injecter le sérum anti-covid.
Si une couverture totale de la population semble bien utopique, la ministre de la Santé Paulette Lenert (LSAP) ne souhaite pas lâcher la campagne de vaccination. C'est en tout cas ce qui ressort d'une réponse parlementaire à la question des députés Josée Lorsché et Marc Hansen (déi Gréng). Ces derniers se demandaient ce que la ministre comptait faire pour augmenter l’immunité globale de la population à partir de l'âge de 50 ans et ce, afin de faire face à une éventuelle nouvelle vague à l'automne prochain.
«Dans l’hypothèse où suffisamment de personnes de la tranche d’âge 50+ seraient prêtes à se faire vacciner volontairement dans les mois à venir, l’introduction de l’obligation vaccinale légale pourrait s’avérer superflue», expliquent logiquement les deux députés.
C'est ainsi que Paulette Lenert a indiqué dans sa réponse que la campagne de vaccination allait se poursuivre et qu'une attention particulière serait mise sur les personnes non vaccinées et âgées de 50 ans et plus. «Depuis le début de la campagne de vaccination, le ministère et la Santé a développé une série de campagnes de communication ciblées, avec un accent particulier fin 2021 sur la population vulnérable et les personnes âgées de 50 ans et plus non vaccinées. Ces dernières ont donc déjà fait l’objet d’une communication ciblée», indique l'intéressée.
Avec la levée de la majorité des mesures sanitaires et la mise en place de la nouvelle helpline au CHL pour les personnes non vaccinées, une nouvelle campagne de communication ciblant expressément les personnes non vaccinées, et par conséquent aussi celles de plus de 50 ans, vient d'ailleurs d’être développée et lancée. «Il n’est pas exclu que, dans l’hypothèse où un projet de loi relatif à l’obligation vaccinale serait adopté, une nouvelle campagne de communication visant le public cible serait lancée. Les moyens pour atteindre le public cible lors d’une prochaine campagne de communication dépendront essentiellement de l’enjeu de la campagne de vaccination et du public que celle-ci est censée atteindre.»
Des actions dans toutes les langues
Bref, hors de question d'en finir avec la campagne de vaccination pour Paulette Lenert qui souhaite toucher toutes les tranches de la population multiculturelle luxembourgeoise. «Afin de pouvoir tenir compte de la diversité linguistique de la société luxembourgeoise, les actions de communication ont toujours été rédigées en cinq langues au moins, à savoir le luxembourgeois, l'allemand, le français, l'anglais et le portugais. En outre, une grande partie de la communication a également été traduite en arabe, tigrinya, espagnol, russe, albanais, serbe, croate, bosniaque et turc en collaboration avec l'Office national d'Accueil (ONA)».
Pour rappel, en janvier, la Chambre des députés s'était prononcée en faveur d’une obligation vaccinale partielle sous condition qu’un groupe de scientifiques indépendants reconnaisse sa nécessité. Si de son côté, le Premier ministre Xavier Bettel (DP) n'avait pas exclu une évolution de la mesure en fonction de l'épidémie, «les assouplissements ne sont pas en contradiction avec la nécessité d'une obligation vaccinale», avait-il toutefois expliqué.
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