Le Luxembourg déploie ses capacités d'accueil des malades
Le Luxembourg déploie ses capacités d'accueil des malades
Alors que le coronavirus a contraint le Luxembourg à prolonger jusqu'en juin l'état de crise et qu'il le presse à trouver l'antidote pour riposter contre lui, il vient de lui laisser un sursis de 24 heures contrairement à l'Italie et à l'Espagne où la situation est catastrophique. Lors d'un point presse ce dimanche après-midi en livestream sur la situation de la crise du Covid-19 au Luxembourg, la ministre de la Santé (LSAP), Paulette Lenert, s'est d'abord voulue rassurante.
«Nous n'avons pas de nouveaux décès au cours des 24 dernières heures», a-t-elle commencé par poser. Seules huit personnes sont décédées jusqu'ici des suites du coronavirus. Le Luxembourg compte, en revanche, 798 cas dont 34 sont hospitalisés. Parmi eux cinq se trouvent en soins intensifs.
En revanche, pas de chiffre des guérisons sur la table. «Nous les aurons à partir de la semaine prochaine car un monitoring sera mis en place», promet la ministre. Elle table sur un pic de contagion au Grand-Duché d'ici «deux semaines, c'est aussi ce que pensent les médecins», avance prudemment Paulette Lenert avant de préciser que «nous naviguons à vue» dans cette crise sans précédent.
Ouverture progressive de «centres de soins avancés»
La situation, quotidiennement scrutée par une cellule de crise, a l'air sous contrôle du côté des hôpitaux: «Nous sommes loin d'être saturés à ce stade. Mais cela ne doit pas nous donner une mauvaise assurance», explique Paulette Lenert. Le pays compte 112 lits d'urgence et la moitié des capacités hospitalières du pays sont mobilisées pour accueillir des patients atteints du coronavirus.
A compter de la semaine à venir, la règle générale sera d'accompagner à distance les patients via téléconsultation. Les quatre Maisons médicales, ouvertes il y a une semaine, fonctionneront jusqu'à ce lundi à midi et seront ensuite remplacées par quatre «centres de soins avancés». Ils travailleront parallèlement avec des laboratoires.
Le premier ouvrira à LuxExpo à Luxembourg-Kirchberg dès 14 heures lundi, suivront l'ouverture d'un centre similaire à la Rockhal à Esch-sur-Alzette, puis au Däichhal à Ettelbruck (pour le Nord) et à Grevenmacher, pour l'Est du pays. L'ouverture de ces grands centres doit permettre d'accueillir mieux et plus de patients. Les malades y seront rapidement triés pour séparer au plus vite ceux qui ont contracté le virus, des autres. La consigne reste la même: en cas de symptômes, d'abord appeler son médecin traitant. Ceux qui n'en disposent pas pourront se rendre dans l'un des futurs centres.
Appel pour du matériel et des bonnes volontés
Par ailleurs deux autres «centres de traitement» voient le jour. A Colpach le premier est déjà opérationnel. Un bâtiment restructuré de la Croix-Rouge luxembourgeoise permet de «reloger les patients stationnaires qui doivent rester en observation», explique Paulette Lenert. Le domaine thermal de Mondorf-les-Bains doit être «opérationnel dans quatre jours».
«Nous avons entendu les appels ! », assure Paulette Lenert au sujet du matériel de protection qui fait défaut pour l'heure au Luxembourg. Mais «c'est un problème de capacité de distribution pour l'instant», explique-t-elle.
Elle se dit « confiante pour les jours à venir pour avoir tout le matériel nécessaire» et explique que le matériel disponible est en priorité distribué aux médecins, aux dentistes, dans le secteur des soins, dans les réseaux pour personnes âgées et à ceux qui travaillent aux soins intensifs en premier lieu.
Elle lance un appel à toutes les sociétés et personnes privées qui disposeraient de masques et lunettes de protection, de gants, etc., de se faire connaître. Dès ce lundi 23 mars, le gouvernement lancera le recrutement de volontaires qui correspondront aux profils recherchés via la plateforme govjobs afin de se préparer au mieux pour le pic annoncé.
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