Le Luxembourg avance à contre-courant
Le Luxembourg avance à contre-courant
Décidé vendredi en marge d'un sommet européen, au lendemain d'une journée marquée par un niveau record de nouvelles infections, le Conseil de gouvernement extraordinaire dédié à la deuxième vague de covid-19 n'aura abouti qu'à une chose. Celle de confirmer que le Luxembourg suit sa propre voie en matière sanitaire. Alors que ses pays voisins ont tour à tour renforcé leurs mesures visant à limiter la propagation du virus, le Grand-Duché juge, ce samedi, «pas nécessaire» de modifier les règles sanitaires en vigueur depuis le mois de mars.
Si Xavier Bettel (DP) concède qu'«il y a trois fois plus de nouvelles infections qu'il y a un mois», il met en avant deux éléments jugés «réconfortants» et «décisifs» pour justifier son choix. A savoir «le taux faible d'occupation dans les hôpitaux» et«la moyenne d'âge plus basse des patients positifs» par rapport à la première vague. Autrement dit, le système sanitaire du pays ne se trouverait pas sous une pression telle que l'activité normale se trouverait impactée par la gestion des patients covid. D'autant plus que ces derniers n'étant plus majoritairement considérés comme des patients vulnérables.
Avec une cinquantaine de lits occupés dans les établissements hospitaliers, la situation serait loin d'être alarmante, selon Paulette Lenert (LSAP), ministre de la Santé, qui estime, pour l'heure, «ne pas se trouver dans une situation où nous pouvons perdre le contrôle». Une affirmation toutefois soumise à la condition de «respecter les règles qui sont désormais connues de tous». Pour éviter notamment la progression du nombre de personnes âgées «atteintes ou hospitalisées», le gouvernement mise donc sur le respect de recommandations, censées «éviter de perdre tout ce que nous avons gagné durant les mois passés».
Outre un appel à avoir recours au maximum au télétravail «quand cela est possible», Xavier Bettel et Paulette Lenert souhaitent que la population «limite au maximum les contacts», car «c'est bien la sphère privée qui reste le principal point d'infection». Une mesure non restrictive mais qui repose sur le besoin de traçabilité des personnes ayant pu être en contact avec des personnes positives. Un point de faiblesse dans le système actuel, puisque faute de bras suffisants, le signalement aux autorités sanitaires serait retardé, selon Paulette Lenert. Et cette dernière d'assurer que cette lacune sera comblée prochainement par le renfort de personnels dédiés au tracing, notamment issus de l'armée.
A noter qu'une nouvelle station de prélèvement sera installée au sein de la Bibliothèque nationale, ouverte sept jours sur sept, pour toute personne disposant d'une ordonnance. Interrogé sur les amendements à venir à l'actuelle loi covid, Xavier Bettel indique que les modifications à venir «ne sont que d'ordre juridique», «non urgentes» et destinées à «éviter tout problème d'interprétation». Jugeant que les effets des annonces de ce samedi se feront sentir «d'ici la fin de la semaine prochaine», Xavier Bettel indique qu'il n'envisage pas, pour l'heure, d'avancer la date du prochain Conseil de gouvernement, fixé au vendredi 23 octobre. «A moins que les chiffres dans les hôpitaux grandissent fortement», assure-t-il.
Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter de 17h.
