Le Luxembourg annule un rendez-vous crucial avec l'ONU
Le Luxembourg annule un rendez-vous crucial avec l'ONU
Le gouvernement luxembourgeois a annulé à la «dernière minute», en raison de l'indisponibilité des fonctionnaires, la visite prévue des inspecteurs des Nations unies, qui devaient évaluer si les entreprises violent leurs obligations en matière de droits de l'homme, a déclaré l'ONU dans un communiqué publié il y a quelques jours et relayé par nos confrères de Paperjam.
L'intervention de dernière minute du gouvernement soulève de nouvelles questions quant à son engagement à éradiquer les mauvaises pratiques des entreprises basées dans le pays, après une série d'allégations concernant la conduite des entreprises du Grand-Duché. Le Luxembourg a jusqu'à présent opté pour une loi sur la diligence raisonnable similaire à celle des autres États membres de l'UE, malgré la pression de nombreux groupes de défense.
Le pays continue d'accueillir des entreprises controversées telles que le géant de la pornographie MindGeek et la société de logiciels espions NSO Group. Le groupe de travail des Nations unies sur les entreprises et les droits de l'homme devait procéder à sa première évaluation du Luxembourg dans le pays, du 18 au 28 juillet. Toutefois, le gouvernement luxembourgeois a donc demandé le report de la visite «à la dernière minute», car les fonctionnaires n'étaient pas disponibles, ont indiqué les Nations unies.
Un tacle de l'ONU au Luxembourg
De son côté, le ministère des Affaires étrangères a répondu à nos confrères de Paperjam que «la visite du groupe de travail des Nations unies a été reportée à une date ultérieure en raison de problèmes organisationnels et de l’indisponibilité de certains acteurs clés. La période de vacances et les nombreuses absences dues à la Covid n'ont pas permis de réunir tous les acteurs principaux que le groupe de travail souhaitait rencontrer.»
La visite, la première de ce type au Luxembourg, était particulièrement attendue. «Le Luxembourg a des responsabilités accrues en matière de coopération avec les mécanismes des droits de l'homme», note l'ONU dans son communiqué, taclant au passage le pays. Rappelons que l'année dernière, le gouvernement a déclaré, en réponse à une question parlementaire, qu'il souhaitait exclure les 50.000 holdings financiers luxembourgeois de toute future règle de diligence raisonnable en matière de droits de l'homme.
Cet article a été publié pour la première fois sur luxtimes.lu
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