Le lourd tribut des motards sur les routes luxembourgeoises
Le lourd tribut des motards sur les routes luxembourgeoises
Déjà, cet été, sur les autoroutes du Grand-Duché, le message affiché sur les panneaux lumineux interpellait. Il était indiqué qu'au mois de juillet, sept motards étaient décédés dans des accidents de la route au Luxembourg.
Les chiffres publiés par la police grand-ducale à la fin du mois de septembre confirment ce triste bilan. Ainsi, lors de ce qui est nommé la «saison moto 2022», période qui court du 30 mai au 31 août, huit motocyclistes ont perdu la vie. Aux sept du mois de juillet s'est ajoutée une victime supplémentaire le mercredi 24 août près de Dudelange.
Au total, «la police a enregistré 60 accidents de la circulation avec des motos», est-il encore indiqué. Avec 16 blessés graves et 36 motards plus légèrement touchés.
Si les circonstances de ces accidents et de ces drames diffèrent (vitesse, collision avec un autre véhicule, chute et choc contre une barrière de protection métallique...), il n'en reste pas moins que les motards ont payé un lourd tribut au cours de cet été 2022.
Sur toute l'année 2021, il n'y avait eu «que» trois motocyclistes tués sur les routes luxembourgeoises. Depuis 2010, seule l'année 2018 a été plus meurtrière. En 2013 et 2014, on a également recensé huit morts parmi les motards. Mais soulignons, encore une fois, que les chiffres de 2022 publiés par la police portent uniquement sur la saison estivale.
Des aménagements sur les routes
Difficile d'expliquer les raisons de ce triste bilan pour les motards sur les routes luxembourgeoises. La météo exceptionnellement ensoleillée et sèche sur la totalité de cette «saison moto 2022» peut être une piste de réflexion, mais Joseph Tabouraing, de la commission Touring à la fédération motocycliste Motor-Union Luxembourg (Mul), ne se hasarde pas sur ce chemin. Pas plus qu'il n'oppose motard et automobiliste sur la route, un débat stérile. «Un grand pourcentage de pilotes respecte les règles, et un petit pourcentage malheureusement pas.» Ce qui est aussi vrai chez les conducteurs de voiture.
Joseph Tabouraing préfère insister sur la prévention. «Des précautions ont déjà été prises par l'administration des ponts et chaussées et les communes pour rendre les routes plus sûres pour les motards: des panneaux indiquant les virages dangereux exprès pour les motards, des panneaux pour sensibiliser sur l'importance des vêtements de protection, des doubles glissières de sécurité par endroits... J'ai aussi vu, sur certaines routes dans le nord du pays, un marquage au sol spécifique qui indique la bonne trajectoire aux motards», énumère-t-il.
Des stages peu plébiscités
Le membre de la Mul interpelle aussi sur la nécessité d'avoir une moto en parfait état. «Il ne faut pas regarder à l'économie, notamment pour les pneus. Un contrôle, au moins annuel, dans un garage spécialisé, est essentiel. Une veste airbag, même si c'est cher, peut aussi être très utile», poursuit-il.
Joseph Tabouraing rappelle aussi que des stages de conduite à destination des motards existent. Ceux de l'ACL ou de la Mul se déroulent notamment en début de saison, afin de se remettre en jambe après l'hiver. «Mais il n'y a pas beaucoup de motards qui y participent: une centaine à l'ACL, une quinzaine chez nous. Alors qu'il y a 26.000 motos immatriculées au Luxembourg...»
Enfin, Joseph Tabouraing insiste sur un dernier point. Certes, la «saison moto 2022» est terminée si l'on se réfère à la période retenue par la police grand-ducale. Mais le plaisir de la moto pourrait se prolonger cet automne, notamment avec la météo un peu plus clémente des prochains jours. «Mais les routes peuvent être sales, humides, il peut y avoir de la boue. Il faut donc rester extrêmement vigilant.»
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