Le loup de retour en province de Luxembourg
Le loup de retour en province de Luxembourg
Par Nadia LALLEMANT, correspondante en province de Luxembourg
Le loup est bel et bien de retour en Wallonie. En février, des photos prises par Roger Herman, membre du collectif Réseau Loup, attestaient de sa présence dans les Hautes Fagnes. Une nouvelle attaque de moutons, à La Roche-en-Ardenne, donne à penser qu’il est présent également en province de Luxembourg.
Les moutons de Stijn Vandyck, éleveur à Regné (Vielsalm), en auraient une nouvelle fois été la cible. «Lundi après-midi, un villageois m’a prévenu par téléphone que mes moutons étaient sortis de l’enclos à La Roche-en-Ardenne », explique-t-il. « Il y en avait 40 à cet endroit. Lorsque je suis arrivé sur place, j’ai tout de suite pensé à une attaque de loup. Une brebis avait été tuée, trois autres étaient blessées. Il manquait environ 15 kg de viande à la carcasse découverte sur le sol. Les brebis blessées présentaient de profondes morsures au niveau de l’abdomen.»
Six mois d'attente
Il rappelle qu’en 2016, son cheptel a été attaqué trois fois, et que deux ans plus tard, il a reçu la confirmation qu’il s’agissait bien d’un loup. «A l’époque de la première attaque, le Réseau Loup n’existait pas encore », se souvient-il. « En 2018, le réseau m’a confirmé que mes moutons avaient bel et bien été attaqués par un loup. En effet, l’ADN prélevé sur mes ovins était semblable à celui du loup aperçu dans les Hautes Fagnes et dont les déjections avaient été analysées. »
Lundi, des agents du Département Nature et Forêts et du Département de l’Étude du Milieu Naturel et Agricole (DEMNA) se sont rendus à La Roche-en-Ardenne. Les échantillons prélevés ont été envoyés à l’analyse. « En Wallonie, il faut attendre six mois avant d’avoir les résultats des analyses ADN alors qu’en Flandre, elles sont réalisées en deux semaines », déplore l’éleveur. «Le Réseau Loup devrait collaborer avec "Welkom Wolf" afin de mutualiser les moyens. »
Demande de conseils
Inquiet, Stijn Vandyck a écrit au ministre wallon de l’agriculture, de la nature et de la forêt, René Collin. Il souhaite le rencontrer. «Mon cheptel de 350 moutons est réparti sur une dizaine de parcelles. Je vis dans un stress permanent car il est difficile de les surveiller tous. J’ai écrit au ministre d’une part pour être indemnisé, d’autre part pour qu’il m’aide à protéger mes moutons. »
L’éleveur précise qu’il n’est pas opposé au retour du loup mais qu’il souhaite être conseillé pour pouvoir y faire face
