Le Kirchberg se veut plus abordable
Le Kirchberg se veut plus abordable
Le Fonds Kirchberg a du pain sur la planche. Ou plutôt des plans, du béton et des grues à gérer. Comme d'habitude? Non, car les ministres des Travaux publics et du Logement viennent de lui fixer un nouvel horizon: bâtir 7.000 nouveaux logements, mais en assurant leur abordabilité. Entendez que le prix du m2 ne réserve pas les futurs appartements aux seuls salariés les plus aisés. «Et l'on peut parfaitement réussir le pari précisément ici», s'enthousiasme déjà Henri Kox (Déi Gréng).
La feuille de route est donc tracée, à entendre le ministre du Logement : avant 2023, 757 appartements à mettre en vente dans les secteurs Réimerwee et Domaine Kiem notamment. D'ici 2026, 1.038 logements devront sortir de terre aussi bien du côté de l'ancien bâtiment Eurocontrol que sur Grünewald Ouest, le long du Boulevard Adenauer ou sur le site Laangfur. Sans oublier les 3.127 logis prévus sur les 24 hectares du Kuebebierg, la dernière grande réserve foncière encore inexploitée. Cela en fait du monde attendu... Précisément, il est question de passer de 4.000 habitants aujourd'hui à 27.500 dans la décennie 2030, avance François Bausch (Déi Gréng).
Mais au-delà de la quantité, c'est aussi la «qualité» que vise Henri Kox sur le plateau. Ainsi, le Kirchberg (à l'image de ce qui se fait à Elmen) pourra servir de laboratoire à sa vision en matière d'offres de logement au Grand-Duché. Plus et moins cher. Indispensable choix alors que les prix du m2 au Luxembourg battent les records des plus grandes villes européennes, et où de plus en plus de ménages se doivent de sacrifier une part importante de leur budget à cette seule fonction : se trouver un toit.
Pour faire baisser les tarifs immobiliers, à la vente comme à la location, le ministre du Logement compte désormais bien plus «sur la main publique», comme il le dit. Ici, ce sera au Fonds du Logement et à la SNHBM de jouer; ailleurs, il compte sur les opérateurs comme le Fonds du logement pour proposer appartements ou maisons à tarifs abordables.
Concrètement, que signifie «abordable» pour une zone comme le Kirchberg où le m2 dépasse les 9.500€ à la vente? Selon qu'ils seront cédés directement via le Fonds ou la Société nationale des Habitations à bon marché, le prix de cession sera de 40 à 60% moins cher que le tarif du marché. Et pour assurer une bonne mixité au quartier, la cible est clairement définie : d'un côté, les personnes bénéficiant des aides au logement et donc éligibles pour un bien subventionné, de l'autre côté les foyers connaissant des difficultés sur le marché libre mais dont le revenu «trop élevé» les privait, jusqu'à présent, de pouvoir acheter ces mêmes logements aidés. «C'est dans ce sens qui va la loi que nous révisons actuellement.»
Et la même tendance est attendue pour le secteur locatif du plateau. «Si actuellement, le Kirchberg c'est 32% de logement en location abordable, l'objectif est de doubler cette part», avance Henri Kox faisant porter ses espoirs là encore sur les acteurs publics. Là, le ministre propose deux fourchettes de prix, en fonction du bailleur : entre 5 et 10€/m2 ou entre 10 et 20€. De quoi se frotter les yeux, et bondir de joie pour les futurs occupants.
«Je le redis : c'est seulement en accélérant la production et la mise sur le marché de logements abordables que nous réussirons à répondre aux attentes de celles et ceux pour qui le montant du loyer ou des remboursements devient trop pénalisant pour leur vie au quotidien». Au Kirchberg, pays des cols blancs jusqu'à présent, de donner le bon exemple dès maintenant.
Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter de 17h.
