«Le gouvernement prend les usagers en otage»
«Le gouvernement prend les usagers en otage»
Dans le sillage de l'OGBL mardi, l'ACL prend position ce mercredi face aux nouvelles taxes annoncées ces dernières semaines par le gouvernement à destination des automobilistes. S'il se déclare dans un communiqué «favorable à des actions en faveur d'une mobilité plus durable», l'association des automobilistes du pays affiche son «désaccord avec le timing» de ces annonces et engage le gouvernement à «réévaluer les dates de mise en application de ces différentes mesures.» Car l'Automobile Club regrette que «faute d'anticiper suffisamment tôt les actions qu’il souhaite mettre en œuvre, le gouvernement prend les usagers en otage.»
Dans le collimateur de l'association aux quelque 180.000 membres, figurent quatre mesures: la hausse des accises sur le carburant et le recours aux nouvelles normes pollution «WLTP» pour le calcul de la taxe sur les véhicules routiers prévue pour 2020, mais aussi la taxe CO2 et la réforme de la taxe sur les véhicules routiers, programmées elles pour 2021.
L'ACL, qui pointe les «coûts supplémentaires» à venir, doute que «ces mesures permettront d’atteindre l'objectif poursuivi par le gouvernement.» Et en particulier le «MoDu 2.0» cher à François Bausch (Déi Gréng), ministre de la Mobilité, destiné à fluidifier le trafic au Luxembourg d'ici 2025. En effet, le lobby des automobilistes se demande «en quoi le fait que les usagers payent plus pour pouvoir rester mobiles aura-t-il une incidence positive sur l’environnement?»
Et l'ACL de soulever une salve de questions restées, selon lui ,sans réponse. Que ce soit sur «le montant exact de la hausse des accises», «l'utilisation par l'État des revenus supplémentaires», «le mode de financement de ces différentes mesures» ou encore «l'existence d'une éventuelle alternative pour les personnes dont l’activité ne permet pas de se passer de leur voiture».
Pour rappel, le gouvernement s'était engagé en octobre à «réduire les émissions de gaz à effet de serre d'au moins 50-55% d'ici à 2030.» Dans ce sens, il a décidé début décembre de prolonger en 2020 la subvention introduite en 2019 prévue pour les véhicules électriques et véhicules hybrides rechargeables.
