Le gouvernement compensera ses émissions de CO2 en 2023
Le gouvernement compensera ses émissions de CO2 en 2023
En octobre 2021, le Premier ministre prononçait un discours particulièrement attendu sur l'état de la situation économique, sociale et financière du Grand-Duché. Xavier Bettel (DP) était notamment revenu sur la crise climatique qui continue de poser un problème majeur au niveau mondial. Le chef du gouvernement avait promis une «protection climatique plus efficace» à l'avenir. Ce dernier reconnaissait toutefois qu'il était égoïste d'exiger un changement dans les habitudes de la population si les membres du gouvernement, eux-mêmes, ne montraient pas le bon exemple.
Xavier Bettel s'était donc engagé à proposer au Conseil de gouvernement un système pour que les missions gouvernementales à l'étranger soient désormais compensées au regard des émissions de CO2 générées. «À partir de 2023, le budget prévoira le montant nécessaire à la consommation de CO2 pour compenser l'année précédente. Cet argent sera en outre versé dans le Fonds pour le climat afin d'accélérer les efforts de protection du climat ici au Luxembourg», détaillait le Premier ministre.
Près d'un an après cette annonce, où en est-on? La députée Myriam Cecchetti (déi Lénk) a interrogé le Premier ministre à ce sujet. Ce dernier a rappelé que le Conseil du gouvernement du 7 janvier a approuvé ce projet. Celui-ci concernerait donc les voyages par voie aérienne des membres du gouvernement et des agents de l'Etat lors de leurs différentes missions. Il a également annoncé que ce système sera donc bel et bien d'application dès 2023. «Sous réserve de l’approbation de l’avant-projet de loi concernant le budget pour l'exercice 2023 par le gouvernement en conseil et du vote du projet de loi par la Chambre des députés», a toutefois précisé l'intéressé dans sa réponse parlementaire.
Uniquement pour les voyages en avion
Comme indiqué ci-dessus, le mécanisme de compensation ne visera que les voyages en avion, étant le moyen de transport le plus polluant et les émissions de CO2 découlant de ces voyages pouvant être facilement calculées. «Les voyages en train et en voiture ont été exclus vu la complexité de la détermination des émissions de CO2 qui varient en fonction du mode de propulsion (voyages en train au diesel ou électrique, voyages en voiture au diesel, à l’essence, hybride ou électrique)», a-t-il justifié.
Mais du coup, est-il déjà possible d'estimer le montant qui sera reversé dans le Fonds pour le climat? Xavier Bettel indique qu'à la mi-août, 619 tonnes de CO2 ont été comptabilisées dans le cadre de ces différentes missions de l'Etat. Le prix de la tonne de CO2 étant très fluctuant, difficile de donner un chiffre exact. D'autant que celui-ci a bondi ces derniers mois. Toutefois, en juin 2021 et en Europe, le prix de la tonne de CO2 s'échangeait à environ 50€/tonne.
Après un rapide calcul, on se rend compte que cela correspond à une somme de 30.950€, rien que sur les premiers mois de l'année 2022. La somme finale reversée au Fonds pourrait donc dépasser les 60.000€ au total. «Le prix par tonne de CO2 sera arrêté par le gouvernement en conseil dans le cadre de l’avant-projet de loi concernant le budget pour l'exercice 2023. Ce prix tiendra compte de critères objectifs en vue de permettre une compensation efficace», insiste toutefois Xavier Bettel.
Il a également tenu à préciser que la plus grande partie du CO2 produit par les voyages de service en avion n’étant pas émise sur le territoire luxembourgeois, le gouvernement envisage de recourir, du moins dans un premier temps, à des compensations en dehors du territoire grand-ducal.
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