Le gouvernement a distribué 279.000 masques défectueux
Le gouvernement a distribué 279.000 masques défectueux
Aujourd'hui, le masque est devenu un accessoire banal. Mais, au tout début de l'épidémie covid en Europe, c'était la course à la protection buccale. Les particuliers ou les entreprises recherchant l'objet aussi bien que les Etats soucieux de doter, dans l'urgence, les services publics de santé de cette indispensable barrière à virus. Et c'est vers l'Asie que toutes les commandes s'orientaient alors. Le Luxembourg n'a pas échappé à cette indispensable précipitation, parfois au prix de désagréables surprises.
Ainsi, jeudi, la ministre de la Santé a confirmé que la cellule logistique de la direction de la Santé avait été dupée sur un achat de 850.000 masques chirurgicaux. Deux produits livrés depuis la Chine ne répondant pas aux normes de filtration exigées. Seulement, le constat aurait été connu des autorités luxembourgeoises après que lesdits masques eurent été répartis. Paulette Lenert l'a reconnu dans une réponse parlementaire adressée au député Sven Clement (Pirate).
En août dernier, le ministère avait informé les cabinets de dentistes concernés par la distribution de masques non conformes (63.000 modèles au total), qu'ils ne devaient plus les employer. Mais cette fois, on apprend que la distribution malencontreuse a également concerné des cliniques (200.000 pièces) et diverses administrations publiques (16.400). «La cellule logistique a rappelé ces masques et proposé aux destinataires des masques dotés de la filtration nécessaire», indique la ministre de la Santé.
En aucun cas, aux dires de Paulette Lenert, pareille 'erreur' ne s'est produite lors des distributions de masques FFP2 effectués dans la même période auprès de la population, des frontaliers ou des artisans du secteur de la construction. Sachant que la découverte de l'insuffisance d'efficacité des masques avait été signalée après que plusieurs exemplaires eurent subi le test d'homologation belge ATP. Tests révélant des insuffisances pour deux fabricants chinois retenus.
L'aventure a vacciné les autorités luxembourgeoises qui, depuis, ne s'appuient plus que sur la norme CE pour leurs achats de protections individuelles. Mais les tensions sur le marché sont aussi moins vives, le Luxembourg peut compter sur des producteurs nationaux ou tout proches de masques certifiés et les stocks ne manquent pas dans les différents établissements de santé.
A charge toujours pour l'Ilnas (Institut luxembourgeois de la normalisation, de l'accréditation, de la sécurité et qualité des produits et services) de veiller à la conformité de tout produit mis sur le marché luxembourgeois de scruter les masques proposés.
Une mission qui, l'été dernier, lui avait fait retirer de la vente deux modèles insatisfaisants. «Elle effectue toujours des contrôles aléatoires dans les magasins et les pharmacies pour détecter d'éventuels masques de protection non conformes», a indiqué Paulette Lenert.
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