Le futur hôpital militaire a du plomb dans l'aile
Le futur hôpital militaire a du plomb dans l'aile
Non, la mise en pause du projet de construction d'un nouveau centre hospitalier au sud du Luxembourg n'affecte pas que le ministère de la Santé. Celui de la Défense est aussi une victime collatérale de la rupture décidée cet automne entre le centre hospitalier Emile-Mayrisch et le cabinet d'architectes qui devait mener à bien ce chantier. En effet, au-delà de la partie ''civile'' du projet, la construction d'un hôpital militaire voisin et lié devait être menée de front. L'un stoppant, l'autre s'arrête.
Et voilà six ans de dossiers qui tombent à l'eau. Ou plutôt qui nécessitent un «réalignement» comme viennent de le faire savoir dans une réponse commune les ministres Paulette Lenert (LSAP) et François Bausch (Déi Gréng). Pas question de battre en retraite sur la nécessité d'ouvrir un «Major Incident Hospital». Même si cette fois, les blouses blanches comme les uniformes kaki doivent plutôt compter sur une mise en service pour 2031 que 2028.
Mais côté Santé et Défense, cette interruption inattendue va peut-être s'avérer bénéfique. En effet, le projet d'hôpital militaire pourrait bien être quelque peu revu à l'aune de ce que vient de traverser le pays. La crise covid ayant mis en lumière des forces et des faiblesses du système de santé national en cas d'épidémie. Et si l'armée luxembourgeoise a apporté sa pierre à la lutte contre le virus (en participant à l'installation des centres de soins avancés, en distribuant des masques, etc), les soldats pourraient à l'avenir assumer d'autres missions via leur propre structure médicale.
Une chose apparaît toutefois claire : pas question de privilégier un investissement dans un ''hôpital de campagne mobile'' avant que l'hôpital militaire en dur ne soit sorti de terre. L'idée suggérée par les députés Jeff Engelen et Fernand Kartheiser (ADR) a ainsi clairement été repoussée dans une réponse adressée aux deux parlementaires. Les deux structures étant «fondamentalement différentes» dans leur utilité.
Après l'achat d'un avion militaire A400M (conjointement avec la Belgique) ou l'engagement financier dans un satellite (le fameux et coûteux LUXEOSys), la Défense luxembourgeoise concédera donc bien un nouvel investissement massif dans cet équipement de santé et de recherche. Mais sans qu'à ce jour la dépense finale ait clairement été budgétisée, reconnaît le ministre Bausch.
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