Le français dans les crèches: c'est parti
Le français dans les crèches: c'est parti
(ChB) - C'était l'un des grands projets portés par le ministre de l'Education, Claude Meisch, dès 2014: c'est fait, voilà l'apprentissage du français désormais au programme du cycle 1 et dans les crèches prestataires du chèque-service accueil (CSA) à partir d'aujourd'hui.
La question avait suscité un vif débat dans le pays et même une pétition, lancée par un enseignant et approuvée par plus de 4.500 signataires. Malgré tout, le ministre s'est montré inflexible, estimant que jusque-là, on avait "tout faux".
Chaque crèche a développé un concept propre
Concrètement, chaque crèche a développé un programme plurilingue, avec familiarisation des enfants avec le luxembourgeois, initiation ludique au français, et valorisation des langues parlées à la maison.
Côté encadrement, le ministère prend à sa charge l'embauche de ressources supplémentaires, à hauteur de 10% de l’ensemble des heures prestées par le personnel actuel.
En bonus pour les parents, 20 heures d’accueil supplémentaires gratuites par semaine, pendant 46 semaines par année civile, au choix, pour garantir l'égalité des chances à tous les enfants entre 1 et 4 ans. Des heures gratuites qui s'ajoutent à celles déjà incluses dans le cadre du système CSA.
Une phase pilote concluante
Entre avril et décembre 2016, ce programme est déjà appliqué dans 8 crèches volontaires du pays. Les résultats de cette phase pilote sont très encourageants: enfants ouverts et compétents qui n'hésitent pas à s'exprimer dans une langue qui n'est pas la leur, et retours positifs des parents.
Voici l'exemple de la crèche Margréitchen à Bissen, avec des marionnettes:
D'après le ministère, au sein de l'éducation précoce et préscolaire, les enfants auront un accès naturel et décontracté à la langue française à travers des jeux notamment, et aucun objectif à atteindre n'est fixé.
Formation continue et recrutement pointu
La loi introduit l'obligation de formation continue pour le personnel éducatif des crèches: 32 heures sur une période de 2 ans, parmi lesquelles 8 heures doivent être consacrées au développement langagier des jeunes enfants.
Chaque crèche dispose également d'un référent pédagogique pour encadrer le personnel, identifier les besoins de formation et établir un plan de formation.
Côté recrutement, les structures devront veiller à avoir parmi leur personnel au moins un équivalent temps plein parlant le luxembourgeois et un équivalent temps plein parlant français. Ces deux langues devront être maîtrisées à un niveau élevé, proche de la langue maternelle, par les candidats.
Une mise en oeuvre progressive jusqu'en avril 2018
Si beaucoup de crèches ont déjà l’habitude de pratiquer l'éducation plurilingue avec leurs petits pensionnaires, la loi qui entre ce lundi en vigueur les y oblige désormais formellement.
Toutefois, pour que tout se passe au mieux, le ministère a prévu "une phase transitoire" jusqu’en avril 2018 pour permettre aux structures de peaufiner leurs concepts, de suivre des formations, etc.
- Pour en savoir plus, consultez "L'éducation plurilingue dans l'accueil de la petite enfance au Luxembourg"
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