Le festival des Migrations, «porte-voix des injustices»
Le festival des Migrations, «porte-voix des injustices»
Alors que la France fait face au mouvement social des Gilets jaunes, que la tension est à son comble au Venezuela et qu'à l'est, le long des chemins, des familles entières fuient leur pays, le 36e festival des Migrations, des Cultures et de la Citoyenneté, se veut le «réceptacle de ces bruits du monde» et le «porte-voix de ces injustices», affirme le CL organisateur historique de l'événement.
Qui aurait pu prédire un tel succès en 1983, alors que deux petits stands avaient été installés à la hâte un samedi, sur les pavés du Knuedler? Au fil des éditions, le festival des Migrations, des Cultures et de la Citoyenneté, s'est imposé comme l'une des manifestations annuelles incontournables du Grand-Duché.
Cette 36e édition se veut le «réceptacle des bruits du monde» et le «porte-voix des injustices», selon le CLAE, organisateur historique de l'événement, qui fait référence notamment aux mouvements sociaux en France, à la tension au Venezuela ou encore à la crise des migrants.
Plus de 400 stands, des débats, des conférences, des concerts, des spectacles et deux autres événements, le 19e Salon du livre et des cultures et la 7e Arts manif, attendent les visiteurs dès ce vendredi soir et durant trois jours.
Parmi toutes ces réjouissances, nous avons sélectionné les rendez-vous qui sortent du lot.
Samedi 2 mars
- A 14 heures, Marie Dasylva, figure connue de la communauté afro-féministe en France, coach de vie en entreprise et fondatrice de l'agence d'empowerment Nkali, expliquera «Comment survivre aux comportements racistes et sexistes sur le lieu de travail».
- A 17 heures, des représentants de partis politiques luxembourgeois et des membres du Conseil national pour étrangers (CNE) se demanderont comment réformer et valoriser cet organe consultatif du gouvernement créé il y a plus de dix ans et censé se prononcer sur toutes les questions liées à l'intégration. Or, de multiples obstacles et des frictions internes ont empêché le CNE de remplir pleinement sa fonction ces dernières années.
- A 17 heures également, un échange qui promet d'être riche en enseignements: «La situation des personnes homosexuelles, bisexuelles, trans et queer, qui demandent l'asile au Luxembourg et en Europe». Proposée par le Centre d'information gay et lesbien, la conférence sera animée par le Dr Nina Held, de l'université de Sussex, spécialiste des questions de genres, et Jean-Daniel Ndikumana, activiste LGBT au sein de la Maison arc-en-ciel en Belgique (traduction simultanée anglais/français).
Dimanche 3 mars
- A 15h30, la doctorante Anita Lucchesi partagera ses travaux de recherche avec les visiteurs: elle présentera son projet «Memorecord» consacré à la mémoire des migrations, qui allie la recherche académique à une démarche participative en faisant appel au public à travers les nouvelles technologies. L'occasion de débattre de la façon dont les histoires quotidiennes de chacun nourrissent la mémoire collective.
- A 17 heures, l'association Passerell qui favorise les contacts entre les demandeurs d'asile, les réfugiés et la population du Luxembourg, proposera une conférence-débat sur le thème «Pourquoi l'exil? Que fuient les demandeurs d'asile? Erythrée, Soudan, Ethiopie, Somalie». En 2018, parmi les 2.205 demandes de protection internationale introduites au Luxembourg, la communauté issue de l'Erythrée était la plus représentée (18%).
