Le Dr Pauly dénonce: "diagnostics faux et traitements inutiles"
Le Dr Pauly dénonce: "diagnostics faux et traitements inutiles"
Par Christelle Raineri
Marc Pauly, docteur en biochimie à Luxembourg, connaît bien le calvaire des patients atteints d'une borréliose de Lyme, et pour cause, il vit avec cette infection depuis une morsure de tique survenue en 2006.
Il a choisi de se battre aux côtés de Tania Silva, qui a porté ce sujet sur la place publique grâce à sa pétition et défendra une meilleure prise en charge de la maladie demain à la Chambre des députés.
"Les médecins ont tous été nuls"
"Mes problèmes ont commencé deux ans après la piqûre, en 2008. J'ai consulté beaucoup de médecins au Luxembourg et j'ai bien mentionné à chaque fois que j'avais été mordu par une tique deux ans auparavant. Aucun n'en a tenu compte, ils ont tous été nuls."
"J'ai alors connu l'errance, des années sans connaître le mal dont je souffrais. Des problèmes à la colonne vertébrale ont été évoqués, mais ça restait flou. Après avoir insisté durant des mois pour une IRM, je l'ai obtenue: elle montrait que des neurones étaient endommagés."
"J'ai pensé à la maladie de Lyme et j'ai dû faire le forcing pour pouvoir passer un test. Le résultat est sorti négatif, sachant que le test pratiqué, appelé ELISA, ne détecte que 20 à 40% des cas. A cours d'argument, mon neurologue m'a annoncé que j'allais entamer un traitement pour une sclérose en plaques..."
Un test fiable à 90% pratiqué en Allemagne
"Je n'y croyais vraiment pas. J'ai donc décidé de faire un autre test, à ma charge cette fois et pratiqué en Allemagne où le dépistage est beaucoup plus fiable qu'au Luxembourg. Le résultat est tombé: c'était positif."
"Je suis porteur de deux souches de borrélies: l'une attaque mes cellules nerveuses, l'autre attaque ma peau."
"Je ne peux m'empêcher de penser que si, en 2006, j'avais été traité correctement suite à ma morsure, avec 4 semaines d'antibiotiques, je ne serais pas malade aujourd'hui. Or, à l'époque, on ne m'en a prescrit que pour une semaine."
"Diagnostics faux, traitements longs et inutiles: tout cela coûte extrêmement cher à la CNS et ne profite qu'aux laboratoires pharmaceutiques."
"Les médecins ne sont pas au courant, manquent cruellement de connaissances, les tests sont non fiables, alors qu'il en existe qui sont fiables à 90%! Pourquoi continuer à pratiquer l'ELISA? Excédé, je suis allé dans un laboratoire et je leur ai demandé: ils m'ont répondu que la CNS insistait pour effectuer ce test moins cher."
"Il est grand temps que tout cela cesse. Je soutiens Tania, ce qu'elle fait est vraiment très bien."
