Le diagnostic mesuré de Paulette Lenert
Le diagnostic mesuré de Paulette Lenert
Encore un peu de patience. Alors que la première phase de déconfinement a été lancée lundi, avec notamment la réouverture des chantiers, la situation reste «loin de la normalité». Voilà le message rappelé, mardi, par la ministre de la Santé Paulette Lenert (LSAP) lors d'un point avec les députés de la Commission de la Santé. Car bien que l'effet des mesures de confinement se reflète sur la courbe des nouvelles infections, une seconde vague reste un risque qui n'est «pas à exclure». Comme hier, les gestes barrières restent donc essentiels.
Obligatoire depuis le début de la semaine, le port d'une protection buccale doit ainsi «devenir la routine», prévient la ministre de la Santé. Que ce soit dans les transports publics ou dans les supermarchés, chacun va donc devoir s'habituer à porter «un foulard, une écharpe ou un masque», selon l'énumération faite par Xavier Bettel (DP) mercredi dernier.
Interrogée sur l'efficacité de ces différentes protections, la ministre de la Santé a rappelé qu'aucun masque ne peut fournir une protection totale contre le virus et que leur efficacité «dépend aussi de leur bonne utilisation».
Une distribution géante de masques chirurgicaux à l'ensemble des habitants du Luxembourg a néanmoins démarré en début de semaine, dans les 102 communes du pays. Même chose pour les artisans et les ouvriers du bâtiment. Mais les professionnels de santé ne sont pas oubliés. La ministre de la Santé a ainsi détaillé les structures mises en place et insisté sur l'action de la cellule logistique créée au début de la pandémie, mi-mars, visant à assurer «une distribution transparente des matériels médicaux».
Quant aux médicaments, la crise du covid-19 n'aurait eu «aucun impact particulier» sur l'approvisionnement dans le pays. Les éventuels problèmes de disponibilité, détaille ainsi la ministre, seraient liés «à la dépendance luxembourgeoise aux pays voisins et aux politiques commerciales de l’industrie pharmaceutique». Des considérations bien «antérieures à la crise».
Eviter les «dommages collatéraux»
Mais les problématiques de santé du gouvernement ne se limitent pas à la seule pandémie, qui a déjà fait 75 morts au Grand-Duché. Paulette Lenert a ainsi rappelé l'importance de se faire soigner pour les personnes atteintes de problèmes de santé autres que le virus. «Une urgence reste une urgence», a-t-elle insisté. Rappelant que des «mesures de séparation claires» entre les patients atteints du covid-19 et les autres étaient mises en place. «Les malades ne doivent ainsi pas craindre pour leur sécurité.»
Et en ce qui concerne les angoisses, «aucune fluctuation significative», notamment dans les taux de suicide, n’a été constatée, selon la ministre. Toutefois, le succès de la hotline psychologique mise en place par le gouvernement début mars, avec pas moins de 2.000 appels par jour en moyenne, souligne un mal-être croissant de la population en relation avec l'angoisse de la contamination et l'ennui du confinement. Selon un sondage réalisé par Quest publié lundi, 10% des résidents seraient d'ailleurs dans un état mental critique.
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