«Le diable se cache dans les détails» pour les assurances
«Le diable se cache dans les détails» pour les assurances
(m.d. avec Marlène Brey) Trois semaines après les inondations qui ont frappé la Grande Région, l'heure est à l'évaluation des dégâts pour les sinistrés du Luxembourg. Une étape «souvent redoutée» mais obligatoire pour espérer que les dommages soient pris en charge par les assurances, rappelle Pascal Koehnen, responsable du service juridique de l'Union luxembourgeoise des consommateurs (ULC) interrogé par nos confrères du Luxemburger Wort.
«Prenez les documents et lisez-les attentivement, aussi difficile que cela puisse être», indique le juriste, précisant que «le diable se cache souvent dans les détails». En cas d'inondations la première chose à faire, selon Pascal Koehnen, consiste à vérifier la date de souscription de l'assurance inondations. «Si le contrat date d'avant 2017, la compagnie considère que vous êtes responsable de l'inondation», précise-t-il.
Si cette assurance supplémentaire coûte en général «entre 150 et 200 euros», selon l'Association des compagnies d'assurances du Luxembourg, elle reste «nécessaire» aux yeux du responsable de l'ULC. «Quand on regarde l'ampleur des dégâts des inondations de la mi-juillet, cette somme est moindre par rapport aux coûts que les particuliers non assurés doivent prendre en charge», assure-t-il. En effet depuis 2017, les sinistrés situés hors zone inondable bénéficient d'une couverture minimale à hauteur de 200.000 euros par an et par incident, contre 20.000 pour les résidents vivant dans ces zones.
Après avoir choisi une couverture complémentaire, mieux vaut prendre le temps de lire entre les lignes des conditions générales. Pascal Koehnen conseille d'abord aux résidents de vérifier si leur logement se trouve sur une zone à risque, grâce à la carte disponible sur le site de l'administration de la gestion de l'eau.
«La prise en charge ne sera pas la même suivant la zone géographique ou le type d'incident, selon qu'il s'agit d'une catastrophe naturelle, dommages climatiques, ou de fortes pluies», souligne l'expert, ajoutant qu'il est important «de savoir précisément ce qu'une assurance prend en charge ou non». Car c'est dans les conditions générales que les assurances précisent si certains objets ou appareils électroménagers sont pris en charge ou non.
Et jusqu'à quel montant les dégâts éventuels sont couverts. «Même si certains objets n'ont qu'une valeur sentimentale et ne peuvent être remplacés, ils peuvent être intégrés à l'estimation complète des dommages», précise le responsable de l'ULC.
Pour être sûrs de bénéficier d'une prise en charge optimale, l'ULC conseille de prendre en photos les dégâts. «C'est sûr, lorsqu'on a de l'eau jusqu'au cou et que les objets flottent partout dans la maison, prendre des photos n'est pas le premier réflexe», reconnaît Pascal Koehnen.
Pourtant, cette démarche est «cruciale» puisqu'elle constitue des éléments de preuve montrant l'étendue des dommages: difficile pour les compagnies d'assurance de croire les sinistrés. L'ULC recommande également de conserver les factures et reçus des objets les plus onéreux.
Pour rappel, l'ACA) estime que les assureurs du pays seront amenés à débourser au bas mot 120 millions d'euros pour couvrir les dommages causés par les inondations. Une enveloppe qui pourrait être amenée à être réévaluée «une fois la totalité des déclarations de sinistre analysées», indiquait fin juillet Marc Hengen, administrateur-délégué de l'ACA.
Cette évaluation repose en effet sur les 6.000 déclarations de sinistre sur les habitations et le millier de dossiers pour des véhicules rendus hors d'usage, recensés la semaine suivant le sinistre.
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