Le décrochage scolaire a repris de plus belle chez les jeunes
Le décrochage scolaire a repris de plus belle chez les jeunes
Il y a quelques jours, nous faisions écho à cette décision gouvernementale de prolonger l'obligation scolaire jusqu'à l'âge de la majorité. L'objectif principal de cette mesure est de prévenir le décrochage scolaire et assurer une meilleure insertion des jeunes dans le monde professionnel.
Justement, comment se traduit ce phénomène de décrochage scolaire dans les chiffres ? Au détour d'une réponse parlementaire posée par le député Fred Keup (ADR), le ministre de l'Education Claude Meisch (DP) a dressé un état des lieux global de la situation, chiffres à l'appui. Ainsi, il ressort que le nombre de «décrocheurs» âgés entre 16 et 18 ans était en augmentation lors de l'année 2020-2021 comparativement à celle de 2019-2020, deux périodes très marquées par la crise sanitaire mais dont l'impact s'est surtout révélé lors de l'année scolaire écoulée.
Le nombre d'étudiants de 16-17 ans considérés comme étant en décrochage scolaire était 273 en 2020-2021 contre 237 en 2019-2020, soit une augmentation de 15%. L'évolution est encore plus flagrante pour les élèves de 17-18 ans. En 2019-2020, 275 étudiants en décrochage avaient été recensés. L'année suivante, ce chiffre a grimpé à 374, soit une augmentation de 36%. Pour retrouver des chiffres aussi élevés, il faut revenir plusieurs années en arrière.
Une étude sur 22 jeunes
Ces données proviennent d'une étude de l'Institut luxembourgeois de recherche socio-économique (LISER) et servent dans le cadre de sa mission, de contacter et d'accompagner les principaux concernés. «Cette étude qualitative a examiné la situation de 22 jeunes en décrochage scolaire entre 16 et 18 ans, dans le but de connaître leurs besoins pour pouvoir poursuivre leur scolarité. Le rapport souligne également que les causes du décrochage scolaire sont multiples et que les mesures prises sont à la mesure de cette diversité», a détaillé le ministre.
Ce dernier a d'ailleurs confié toute l'importance de cette mission d'accompagnement afin de remettre ces jeunes adultes sur le chemin de l'éducation. Il en va, selon lui, de l'économie nationale. «Le décrochage scolaire a un impact négatif sur l'économie luxembourgeoise. Nos entreprises veulent, dans la mesure du possible, des salariés bien formés. Dans le même temps, les élèves en décrochage risquent de devenir plus coûteux pour l'État, en termes, par exemple, de chômage ou de sécurité sociale. Mais en fait, nous sommes encore plus préoccupés par les destinées personnelles de ces personnes. Chaque taux d'abandon est dramatique et le résultat de problèmes majeurs.»
«Après avoir abandonné l'école, ces personnes doivent lutter pour le reste de leur vie avec l'absence de diplôme, et elles sont en permanence à risque de précarité, c'est-à-dire qu'elles entrent dans la deuxième voie d'éducation», a-t-il ajouté.
Des services pour donner une seconde chance
Des infrastructures existent déjà pour venir en aide à ceux qui n'ont pas réussi dans le système scolaire afin de leur donner une seconde chance. On pense notamment à l'École Nationale pour Adultes (ENAD) ou encore le Service de la formation des adultes (SFA). Claude Meisch entend d'ailleurs bien développer ces deux services dans le futur. «Les deux structures fonctionnent ensemble et se complètent. Le programme de construction de mon ministère avec le ministère de la Mobilité et des Travaux publics prévoit un nouveau bâtiment beaucoup plus grand. De plus, dans un avenir proche, des formations seront proposées dans le sud du pays. Des offres seront également proposées dans le nord.»
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