Le débat à sens unique de la 5G
Le débat à sens unique de la 5G
Alors que son déploiement se concrétise, la 5G continue d'inquiéter. Le groupe POST, qui entend permettre à près de 75% des résidents de se raccorder à un accès internet ultra-rapide, a donc voulu rassurer lors d'une présentation mercredi. Car à en croire Cliff Konsbruck, directeur de Post Telecom, «beaucoup de fausses informations circulent».
A commencer, par la crainte de la multiplication d'antennes dans le pays. Une idée que Pierre Scholtes, chef du département technologies et transport, s'empresse de démentir. Si de nouvelles antennes feront bel et bien leur apparition, ces ajouts le seront «en nombre comparable aux années passées». Post prévoit une couverture progressive par la 5G: 50% du territoire national à la fin 2022, et 90% d'ici quatre ans.
Et quelles conséquences sur la santé ? Le groupe de télécommunication repousse la question des effets néfastes. Les seuils critiques seraient en effet «loin d’être atteints», précisent ainsi les dirigeants de POST.
Quant à l'environnement, Luc Welter, directeur expérience client du groupe, est formel : «Un téléphone qui capte mal émet avec une intensité plus importante, donc consomme davantage». La 5G permet tout de même un plus grand débit de données, nécessitant, par conséquent, de l’énergie via les serveurs. «Ceux-ci sont de plus en plus efficaces, les capacités par megahertz (MHz) sont régulièrement augmentées».
Lettre ouverte à Bettel
Mais le groupe de télécommunication ne s'en cache pas : la 5G ne fait que suivre un besoin du marché. Entre 2014 et 2019, le trafic de données des clients de l'opérateur a été multiplié par sept. Soit un total de 350 terabytes par semaine. A ce rythme, alerte Cliff Konsbruck, les capacités de la 4G arriveraient à saturation d'ici un à trois ans.
Concrètement, pour ses utilisateurs, le «réseau du futur» offrira essentiellement de la vitesse. La 5G serait en effet jusqu'à 100 fois plus rapide que la génération précédente. Elle permettra par ailleurs de connecter «jusqu'à un million d'appareils» contre un maximum de 200 actuellement avec la 4G. Bien que Luc Welter l'avoue, l'utilisation de ce réseau changera les usages «de manière significative» surtout dans le monde de l'entreprise.
Alors ces arguments réussiront-ils à convaincre le collectif citoyen «Stop 5G Luxembourg» ? Rien n'est moins sûr. Vendredi dernier, les anti-5G adressaient une lettre ouverte à Xavier Bettel (DP). Le courrier dénonçait le passage en force du Premier ministre sur ce dossier, en dépit de ses «propos sur la démocratie».
Et pour cause. Le collectif regrette l'accélération du projet «en pleine période de vacances» et avant même le débat public prévu à la Chambre. Pourtant en avril, la pétition 1560, visant à «stopper définitivement le déploiement de la 5G au Luxembourg» avait dépassé le seuil des 4.500 signatures nécessaire pour que le sujet soit discuté par les députés.
Finalement, le texte de protestation a recueilli 7.272 soutiens, faisant de cette proposition la pétition publique la plus soutenue de l'année parlementaire. Si les discussions devraient tout de même avoir lieu à la rentrée, aucune date n'a toutefois été communiquée à ce jour.
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