Le CTIE, bras armé numérique du Luxembourg
Le CTIE, bras armé numérique du Luxembourg
Alors que le Luxembourg vit au ralenti avec les mesures destinées au confinement de la population, certains secteurs ne chôment pas. C'est le cas notamment du Centre des technologies de l'information de l'État (CTIE), la «machine» qui assure à la fois les services IT de la quasi-totalité des administrations luxembourgeoises, mais aussi qui gère le portail MyGuichet.lu à destination des citoyens et des entreprises. Soit pas moins des 250 services en ligne de l'État.
«La consultation globale a triplé certains jours», assure Patrick Houtsch, directeur du CTIE. «Si un jour normal on compte 20.000 visiteurs uniques sur ce site informationnel, nous avons dépassé les 65.000 visiteurs par jour ces derniers temps, avec un pic mesuré le 16 mars», précise-t-il. En tête des requêtes, la fiche descriptive pour le congé pour raisons familiales a déjà été consultée plus de 70.000 fois, alors que la question du chômage partiel cumule 68.000 visites uniques.
Quant aux certificats nécessaires aux travailleurs frontaliers pour traverser la frontière en direction du Luxembourg, ils ont été consultés 18.000 fois dans la version française et 21.000 fois dans la version allemande. Des chiffres «tout à fait exceptionnels», reconnaît Patrick Houtsch.
Conséquence directe de cet afflux soudain, la charge de travail du CTIE connaît la même courbe que le virus. Si la digitalisation demeure son objectif premier, la priorité actuelle du centre est de soutenir le «développement de projets en urgence pour aider à la gestion de la crise», assure le directeur qui précise que ses équipes sont «fortement sollicitées par les administrations pour mettre en ligne des traductions en trois langues, des formulaires et fiches descriptives, sans parler des réseaux sociaux». Un travail réalisé « sept jours sur sept, 24 heures sur 24», résume Patrick Houtsch .
Dans le feu de l'épreuve, il sait que c'est «l'engagement fantastique de notre personnel qui nous permet de faire face», y compris le week-end. Les 500 développeurs, chefs de projet, ingénieurs d'infrastructures réseaux et traducteurs du CTIE, disséminés sur quatre sites (Gare centrale, rue Notre-Dame, Leudelange et Strassen), «télétravaillent à domicile pour la plupart. Seuls ceux qui travaillent sur l'infrastructure et ceux qui préparent les PC viennent au bureau», pose le directeur.
Pour permettre à la majorité des administrations étatiques de fonctionner en télétravail, l'armée du CTIE a dû créer autant de plateformes de téléprésence permettant d'organiser les réunions à distance, assurer la connectivité mais aussi trouver des ordinateurs et téléphones portables pour les configurer et les sécuriser. «Heureusement nous avions des stocks», souffle Patrick Houtsch.
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